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Concours Physique ENS Lyon, Cachan (MP*) 1998 (Corrigé)

Corrigé ENS 1998 - Physique MP
Première partie : Formation des étoiles
1.1 Nuage gravitationnellement lié
1.1.1 Les dimensions des grandeurs G, M, R conduisent à résoudre
GαMβRγ(L3M1T2)α(M)β(L)γT{α=1/2β=1/2γ=3/2}
l'expression cherchée est t0=R3GM
1.1.2 Quand on ajoute une masse dm à une sphère de rayon r et de masse m, l'énergie potentielle gravitationnelle augmente de dEP=Gmrdm soit EP=M0Gmrdm
(ceci en vertu du théorème de Gauss et de la symétrie sphérique la masse totale est localisée au centre)
La masse volumique uniforme permet d'éliminer r au profit de m: r=R(mM)1/3
Donc finalement EP=GRM1/3M0m2/3dm=3GM25R
1.1.3 L'énergie interne d'un gaz parfait monoatomique est U=3MkT2mH; car MmH est le nombre de particules (on a mH ≈ mp). Si l'énergie totale EP + U est négative le nuage est gravitationnellement lié.
1.1.4 On en déduit que les nuages se fragmentent si : 3GM25R>3MkT2mH
soit en fonction de la masse volumique ρ et température T
G4πρR215>kT2mHR>RJ=15kT8πρGmH ou encore M>MJ=4/3πR3J
Si on se rappelle que kT est une énergie alors : R2JML2T2ML3(L3M1T2)M=L2; dimension correcte.
1.1.5 Pour T = 10 K et avec 1 atome d'hydrogène par cm3 RJ = 6,6.1017 m soit MJ = 103 M
Cette valeur fait penser que les étoiles se forment en "grappe" puis se séparent ensuite.
1.1.6 La conservation de l'énergie totale de la couche i s'écrit
dEP+dEc=Gmridmi+1/2dmi˙r2i=Gmri0dmi ˙r2i=2Gm(1ri1ri0)
où m est la masse contenue dans la sphère de rayon ri(t) et qui est constante au cours du temps.
et dmi est la masse de la couche soit dmi=4/3πρir3iqui est également constante en fonction de t.
Si on pose ri(t) = ri(0) cos2αi(t) alors en dérivant ˙ri=2˙αiri0cosαisinαi
d'autre part l'équation de conservation donne ˙r2i=2Gmri0(1cos2αi1)=2Gmri0tan2αi
On trouve ainsi que ˙α2icos4αi=2Gm4r3i0 soit encore : dαicos2αi=±2Gm4r3i0dt
On doit garder le signe + pour que ri diminue avec le temps
L'intégration de la dernière équation est élémentaire : (αi2sinαi4)t0=2Gm4r3i0(t0)
ce qui donne pour la durée d'effondrement la valeur tff=π42r3i0Gm; le modèle conduit bien à un e valeur indépendante de la couche envisagée puisque mr3i0.
Pour un nuage de densité uniforme initialement on a tff=π42R3GM, on constate temps d'effondrement est du même ordre de grandeur que le temps t0.
1.1.7 Avec un atome d'hydrogène par cm3 l'effondrement dure 1,1.108 ans quel que soit R.
1.2 Stabilité d'un nuage isotherme
1.2.1 L'équation fondamentale de l'hydrostatique et le théorème de Gauss donnent dPdr=ρGmr2
or dm=4πρr2drla relation de l'énoncé est donc équivalente à
d(4πr3P)dm=d(4πr3P)4πρr2dr=1ρr2(3r2P+r3dPdr)=3Pρ+rρdPdr=3PρGmr cqfd
1.2.2 Pour un gaz parfait 3Pρ=3PVM=3nRTM=2UM c'est le double de l'énergie interne massique.
1.2.3 l'équation (1) revient à écrire d(4πr3P)=2dU+dEp
Soit en intégrant sur tout le nuage 4πR3P(R)=2U+Ep
1.2.4 En exprimant l'énergie interne et l'énergie potentielle on obtient pour la pression de surface
4πR3P(R)=23MkT2mH3GM25R
soit P(R)=3MkT4πR3mH3GM220πR4
d'où le graphe ci-contre.
1.2.5 P(R)=0R=4GMmH15kT=2RJ3 (à M et T fixés RJ=2GMmH5kT)
Puisque R > RJ, le point figuratif est au delà de l'extrémum donc dP/dR < 0 c'est à dire que le nuage se contracte si P(R) augmente. L'amorçage de l'effondrement des nuages sur eux-même est sans doute dû à une explosion "proche" d'une super-novae.
1.3 Effondrement du nuage
1.3.1 La distance minimale est de l'ordre du rayon atomique (soit a ≈ 0,1 nm)., alors les atomes sont en contact. Le nombre de particules est alors le quotient des volumes, soit
MmH=4/3πR3f4/3πa3Rf=a(MmH)1/3
1.3.2 La pression de surface étant nulle on a P(R)=3MkT4πR3mH3GM220πR4=0kTmH=GM5R
Entre les états initial et final on a donc la relation kmH(TfTi)=GM5(1Rf1Ri)
Mais Ri >> Rf (1ere approximation) et Ti << Tf. (2eme approximation) donc kTfmH=GM5Rf
1.3.3 Les deux relations kTfmH=GM5Rf et Rf=a(MmH)1/3impliquent Tf=GM2/35akm4/3H
Si on veut Tf. < 105 K il faut M < 6.10-3 M. Le corps formé est une étoile "ratée" dont un exemple est la planète Jupiter.
1.3.4 Si Tf. >> 105 K il y a pénétration des nuages électroniques et les électrons ne sont plus liés à un noyau particulier. Il y a dégénérescence c'est à dire que l'on a un mélange de deux gaz: le gaz d'électrons et le gaz de noyaux (protons).
1.3.5 Dans l'hypothèse d'un gaz parfait 3/2kTe=1/2mev2e alors λe=hmeve=h3kmeTe
1.3.6 Les atomes étant ionisés le nombre de particules est doublé; alors certaines relations sont à modifier U=3MkTmH et Rf=λe(2MmH)1/3=h3kmeTe(2MmH)1/3
La relation qui donne la température finale est2kTemH=GM5Rfet conduit à kTe=3G2M4/3100(2)2/3h2mem8/3H
Pour atteindre une température de 107 K il faut M > 0,1 M..Les réactions nucléaires peuvent avoir lieu, le corps ainsi formé est une étoile.
Deuxième partie : Structure des étoiles
2.1 Ordres de grandeur
2.1.1 L'étoile rayonnant de façon isotrope: E=L4πD2 ce qui donne pour le soleil E ≈ 1,34 kW.m-2.
2.1.2 Un corps noir sphérique rayonne la puissance L=(σT4eff)4πR2soit pour le soleil Teff = 5740 K
2.1.3 On a simplement tKH=3GM25RLce qui fait seulement tKH ≈ 19 millions d'années pour le Soleil
2.1.4 On a cette fois fMc2=Ltnsoit pour f = 10-3 tn ≈ 15 milliards d'années pour le Soleil
Il faut conclure que l'énergie rayonnée par les étoiles a sa source dans les réactions nucléaires.
2.2 Les équations d'équilibre
2.2.1 dm=4πρ(r)r2dr et dPdr=ρ(r)Gmr2 (cf 1.2.1)
2.2.2 La coquille de rayon r et d'épaisseur dr génère une puissance [ε(r)ρ(r)].4πr2dr
Elle émet par rayonnement vers la surface, la puissance: L(r+dr)L(r)dLdrdr
A l'équilibre thermique on doit vérifier dLdr=4πr2ε(r)ρ(r)
2.3 Les équations d'état
2.3.1 La masse totale des noyaux de type i est xiM. Leur nombre est donc xiM/mi .
On en déduit que le nombre total de protons (et donc d'électrons) est izixiMmi
Le nombre total de particules (noyaux plus électrons) est alors N=ixiMmi+izixiMmi
Soit encore N=Mixi(1+zi)mi1μ=ixi(1+zi)μi cqfd.
2.3.2 Le quotient μi=mimpreprésente sensiblement le nombre de nucléons dans les noyaux de type i (car les masses du proton et du neutron dont voisines) Or pour les noyaux lours il y a à peu près autant de protons que de neutrons soit μi2zi.
On peut alors écrire 1μX(1+1)1+Y(1+2)2+ixi(1+zi)2zi2X+1,5Y
cr le dernier terme est négligeable car de l'ordre de ixi12<<2X+1,5Y
Pour le soleil le résultat précédent conduit à µ ≈ 0,58
2.3.4 Localement la loi des gaz parfaits s'écrit Pg=ρrT, avecr=constante des Gaz parfaitsmasse molaire du mélange
soit aussi r=constante de Boltzmanmasse moyenne d'une particule soit ici r=kM/N=kμmp, d'où Pg=ρkTμmp
2.3.5 On a pour une mole de gaz parfait Cv=Rγ1Cp=γRγ1 et dS=CpdTTVdPgT
soit pour une transformation isentropique γRγ1dTT=VdPgT=RdPgPg(dTdPg)ad=γ1γTPg
L'équation d'état implique Pg=ρkTμmpdρρ=dPgPgdTT
soit pour une transformation isentropique dρρ=dPgPgdTT=dPgPgγ1γdPgPg=dPgγPg
Ce qui s'intégre en Pgργ=cste
2.3.6 On intégre sur tout le domaine spectral : ur(T)=08πhν3c3dνehν/kT1=8πk4T4h3c30x3dxex1
et grâce au résultat fourni on trouve ur(T)=8πk4T4h3c3π415=4σT4c
2.3.7 On admet Pr=4σT43c=13ur; une pression est une force surfacique c'est aussi un travail par unité de volume donc c'est homogène une énergie volumique comme ur.
Remarque : pour un gaz parfait , la pression cinétique est aussi égale à u/3
2.4 Transport de l'énergie
2.4.1 Si P(x) est la probabilité de non-absorption sur un parcours de longueur x alors la probabilté de non-absorption sur un parcours de longueur x+dx sera le produit de P(x) par [1 - κρdx] (ce qui représente la probabilté de non-absorption sur un parcours dx) .
Alors P(x+dx) = P(x) + (dP /dx)dx = P(x) . [1 - κρdx] donc dPdx=κρPP=eκρx
La constante d'intégration devant permettre d'avoir P(0) = 1
2.4.2 Par définition la longueur moyenne parcourue par un photon avant d'être absorbé est :
0=0P()dx0P()d=(1κρ)20xexdx(1κρ)0exdx=1κρ
Pour le soleil on trouve ρ ≈ 1,4.103 kg.m-3 et 0 vaut environ 18 mm. C'est une longueur très petite à l'échelle du soleil, on peut considérer que les photons sont tous absorbés lorsqu'ils atteignent un élément de volume (un cube de coté quelques 0 ), donc cet élément de volume est un corps noir puisque parfaitement absorbant.
2.4.3
Les photons se déplacent à la vitesse c, donc ceux qui traversent dS pendant une durée Δt dans le sens positif de l'axe sont contenus dans le volume dS.cΔt situé à gauche de dS sur la figure.
Compte tenu de l'isotropie de l'espace, il n'y a que 1/6eme des photons qui se dirigent vers indiqué.
C'est photons ne correspondent pas tous à la même température, puisque T(r). En moyenne un photon parcourt 0 on peut dire qu'ils viennent d'une zone où la température est T(r - 0) et où la
densité volumique d'énergie a la valeur : 4σc[T(r0)]44σc[T44T3dTdr0]
Alors l'énergie qui traverse dS dans le sens positif pendant Δt vaut 2σ3c[T44T3dTdr0].cΔt.dS
L'énergie qui traverse dS dans le sens négatif pendant Δt vaut 2σ3c[T4+4T3dTdr0].cΔt.dS
Le bilan net en puissance sera FdS=2σ3c[8T3dTdr0].c.dS=16σT33κρdTdrdS
Donc pour une sphère de rayon r L(r)=FdS=F.4πr2=64πσr2T33κρdTdr cqfd
2.4.4 On obtient pour le Soleil L(R) ≈ 4.1026 W.m-2. Ce qui est la valeur observée.
2.5 Les modèles homologues
2.5.1 La définition m1(αR1)m0(αR0)=M1M0 indique que les longueurs sont homothétiques dans le rapport longueurdans(1)longueurdans(0)=R1R0 et que les masses le sont dans le rapport massedans(1)massedans(0)=M1M0
Les dimensions d'une masse volumique permettent de trouver immédiatement
ρ1(αR1)ρ0(αR0)=(M1M0)(R1R0)3
2.5.2 L'échelle de temps caractéristique est t0=R3GMon en déduit que les temps sont homothétiques dans le rapport : dur\'eedans(1)dur\'eedans(0)=(M1M0)1/2(R1R0)3/2
Les dimensions d'une pression (Masse.Longueur-1Temps-2) conduisent alors à la relation
P1(αR1)P0(αR0)=(M1M0)2(R1R0)4
Si la pression gazeuse est dominante la température est la température cinétique (eC = 3/2kT)
On en déduit que T1(αR1)T0(αR0)=(M1M0)2(R1R0)1
Si la pression de radiation est dominante la température est celle du rayonnement (du/dV=4σT4c)
On trouve alors que T1(αR1)T0(αR0)=(M1M0)1/2(R1R0)1
On exclut les cas intermédiaires où la convection n'est pas négligeable et qui a été écartée.
2.5.3 La première relation est : dLdr=4πr2ε(r)ρ(r)soit avec ε=ε0ρTndLdr=4πr2ε0Tnρ2
compte tenu des résultats le facteur d'homothétie est tel que
Si la pression gazeuse est dominante
L1(αR1)L0(αR0)=(R1R0).(R1R0)2(M1M0)2(R1R0)6.(M1M0)2n(R1R0)n=(R1R0)3n(M1M0)2+2n
Si la pression radiante est dominante
L1(αR1)L0(αR0)=(R1R0).(R1R0)2(M1M0)2(R1R0)6.(M1M0)n/2(R1R0)n=(R1R0)3n(M1M0)2+n/2
La 2eme relation est L(r)=64πσr2T33κρdTdr soit avec κ=κ0ρT7/2L(r)=64πσr2T13/23κ0ρ2dTdr
Donc si la pression gazeuse est dominante
L(αR1)L(αR0)=(R1R0)2.(M1M0)2(R1R0)6(M1M0)15/2(R1R0)15/2(R1R0)1=(M1M0)11/2(R1R0)1/2
Si la pression radiante est dominante
L(αR1)L(αR0)=(R1R0)2.(M1M0)2(R1R0)6(M1M0)15/4(R1R0)15/2(R1R0)1=(M1M0)7/4(R1R0)1/2
2.5.4 La compatibilité entre les résultats impose pour une pression gazeuse dominante
(R1R0)3n(M1M0)2+2n=(M1M0)11/2(R1R0)1/2(R1R0)5/2+n=(M1M0)7/2+2n(R1R0)=(M1M0)4n72n+5
et pour une pression de radiation dominante
(R1R0)3n(M1M0)2+n/2=(M1M0)7/4(R1R0)1/2(R1R0)5/2+n=(M1M0)3/4+n/2(R1R0)=(M1M0)2n34n+20
2.5.5 De même lorsque la pression gazeuse est dominante
on a L(αR1)L(αR0)=(M1M0)11/2(R1R0)1/2=(M1M0)11/2(M1M0)4n74n+10=(M1M0)18n+624n+10
et lorsque la pression de radiation est dominante
on a L(αR1)L(αR0)=(M1M0)7/4(R1R0)1/2=(M1M0)7/4(M1M0)2n38n+40=(M1M0)12n+738n+40
2.5.6 Les diagrammes expérimentaux conduisent à
masse-rayon.: log10R R0,9log10M M masse-luminosité: log10L L3,3log10M M
si la pression gazeuse est dominante (étoile froide, n=5) alors L(αR1)L(αR0)(M1M0)5
si la pression de radiation est dominante (étoile chaude n =18) L(αR1)L(αR0)(M1M0)1,6

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