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Concours Physique Modélisation ENS de Cachan et École Polytechnique (PSI) 2000 (Corrigé)

Nous utiliserons au cours de cette solution le symbole signifiant << est modélisé par: >>.

Obtention des équations géostrophiques

Equation d’Euler


Dans le référentiel (non Galiléen) lié à la planète, nous écrivons la loi fondamentale de la dynamique newtonienne appliquée à un petit élément de fluide en prenant en compte les pseudo-forces d’inertie d’entraînement et de Coriolis, il vient, $ {\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}} $ désignant la vitesse Lagrangienne de cet élément de fluide et $ \mathrm{{\displaystyle \frac{d}{dt}}} $ la dérivée totale par rapport au temps:

$$\begin{gathered} \mathrm{\mu_{0}d\tau \frac{d{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}}}{dt}=-{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}\,\mathrm{P}}}d\tau} \\ \mathrm{-\mu_{0}d\tau {\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{a}}}_{C}-\mu_{0}d\tau {\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{a}}}_{e}-\mu_{0}d\tau {\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{g}}}_{attraction}}\end{gathered}$$
dans cette expression, $ \mathrm{-{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}\,\mathrm{P}}}d\tau} $ est l’équivalent volumique des forces de pression, $ {\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{a}}}_{C} $ l’accélération complémentaire de Coriolis, $ \mathrm{\mu_{0}d\tau {\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{g}}}_{attraction}} $ la force d’attraction gravitationnelle de Newton et $ {\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{a}}}_{\mathrm{e}} $ l’accélération d’entraînement. La verticale du lieu est définie par la direction du vecteur:
$$\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{g}}}={\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{g}}}_{attraction}+{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{a}}}_{e}.}$$
Ce qui permet, en divisant par μ0dτ les deux termes de la formule d’Euler d’obtenir:
$$\mathrm{\frac{d{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}}}{dt}+{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}\,\mathrm{\frac{P}{\mu_{0}}}}} +{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{a}}}_{C}+{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{g}}}={\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{0}}}}$$
En projetant cette équation sur la verticale du lieu et sur le plan horizontal, il vient:

Interprétation de aCV et $ \vec{a}_{\mathrm{CH}} $


$$\mathrm{\frac{d{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}{dt} +{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{\left(\frac{P}{\mu_{0}}\right)}}} +{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{a}}}_{CH}={\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{0}}}} \label{EulerH}$$

$$\mathrm{\frac{dw}{dt}=\partial_{z}\left(\frac{P}{\mu_{0}}\right) g+a_{CV}=0} \label{EulerV}$$
$ \mathrm{\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{a}}}_{CH}}} $ et aCV représentent donc respectivement la composante horizontale et la composante verticale de l’accélération complémentaire de Coriolis.

Calcul de $ \mathrm{\vec{a}}_{C} $

L’accélération complémentaire de Coriolis est donnée par la relation:
$$\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{a}}}_{C}=2{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\Omega}}}{\wedge}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}}}$$
Nous effectuons le calcul dans le trièdre local où:
$$\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\Omega}}}=\Omega \sin (\lambda) {\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z} +\Omega \cos (\lambda){\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{y}}$$
(en confondant verticale du lieu et droite issue de O, ce qui est le cas dans tout le problème) et
$$\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}}={\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}+w{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z} =u{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{x}+v{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{y}+w{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}}$$
ce qui conduit au résultat:
$$\begin{gathered} \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{a}}}_{C}}=\mathrm{\underbrace{2\Omega (w\cos \lambda-v\sin\lambda){\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{x}+2\Omega u \sin \lambda {\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{y}}} \\- \mathrm{\underbrace{2\Omega u \cos \lambda }{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z} ={\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{a}}}_{CH}+a_{CV}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}}\end{gathered}$$

Simplification


L’ordre de grandeur de aCV est $ \mathrm{\Omega \tilde{U}} $ puisque |cosλ|≤1, on peut donc négliger aCV devant g tant que la condition:
$$\mathrm{g \gg \Omega \tilde{U}}$$
est satisfaite. (L’homogénéité de l’écriture est évidente).

Conservation de la masse

Equation locale

Le fluide étant incompressible:
$${{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}}}}}=0 \label{Conservation_Masse}$$

Conséquence sur les ordres de grandeur

Développons en coordonnées cartésiennes, il vient:
$$\mathrm{\frac{\partial u}{\partial x}+\frac{\partial v}{\partial y} +\frac{\partial w}{\partial z}=0}$$
Une dérivée partielle telle que $ \mathrm{{\displaystyle \frac{\partial u}{\partial x}}} $ est de l’ordre de grandeur des variations que subit la vitesse horizontale sur la longueur caractéristique associées donc:
$$\mathrm{\frac{\partial u}{\partial x}\models \frac{\tilde{U}}{L}}$$
nous ne cherchons pas à distinguer le comportement selon y car en fait les variations se produisent selon une certaine direction dans le plan horizontal associée à la longueur caractéristique L, de même:
$$\mathrm{\frac{\partial w}{\partial z} \models \frac{\tilde{W}}{H}.}$$
En reportant dans l’expression de la divergence, il vient:
$$\mathrm{\frac{\tilde{U}}{L}+\frac{\tilde{W}}{H}=0.}$$
Comme notre raisonnement porte simplement sur les ordres de grandeur, nous faisons abstraction des signes pour conclure entre ordres de grandeur que:
$$\mathrm{\frac{\tilde{U}}{L}\approx \frac{\tilde{W}}{H}}$$
Soit:
$$\mathrm{\tilde{W} \approx \frac{H}{L}\tilde{U}}$$

Dépendance de l’altitude

Etude de l’équation [EulerH]

Reprenons l’équation ([EulerH]) et écrivons les deux composantes, il vient:
$$\mathrm{\frac{du}{dt} +\frac{\partial}{\partial x}\left(\frac{P}{\mu_{0}}\right) -2\Omega (w\cos \lambda -v \sin \lambda)=0}$$
et
$$\mathrm{\frac{dv}{dt} +\frac{\partial}{\partial y}\left(\frac{P}{\mu_{0}}\right) +2\Omega u \sin \lambda =0}$$
L’énoncé nous invite à poser que f = 2Ωsinλ et nous avons montré à la question précédente que: $ {\displaystyle \mathrm{\frac{\tilde{U}}{L}\approx \frac{\tilde{W}}{H} \ll 1}} $, ce qui nous fournit les formes simplifiées:
$$\mathrm{\frac{du}{dt} +\frac{\partial}{\partial x}\left(\frac{P}{\mu_{0}}\right)-f\,v=0}$$

$$\mathrm{\frac{dv}{dt} +\frac{\partial}{\partial y}\left(\frac{P}{\mu_{0}}\right)+f\,u=0}$$
Du point de vue ordre de grandeur à priori:
$$\mathrm{\frac{d u}{dt},\:\frac{dv}{dt}\: \models \frac{\tilde{U}}{\tilde{T}};}$$

$$\mathrm{\frac{\partial}{\partial x}\left(\frac{P}{\mu_{0}}\right),\: \frac{\partial}{\partial y}\left(\frac{P}{\mu_{0}}\right)\:\: \models \frac{\tilde{P}}{\mu_{0}L}}$$

fu,  fv  ⊨ fL
Par conséquent, entre ordres de grandeur (et dimension physique), l’équation ([EulerH]) se réduit à:
$$\mathrm{\frac{\tilde{U}}{\tilde{T}}+\frac{\tilde{P}}{\mu_{0}L} +f\,\tilde{U}=0}$$
Lorsque la condition $ \mathrm{\tilde{T}\ll f^{-1}} $ est satisfaite, le troisième terme est petit devant le premier, il ne reste donc en ordre de grandeur que:
$$\mathrm{\frac{\tilde{U}}{\tilde{T}} \approx \frac{\tilde{P}}{\mu_{0}L}}$$
lorsque la condition $ \mathrm{\tilde{T}\gg f^{-1}} $ est satisfaite, le premier terme est négligeable devant le troisième qui est par conséquent comparable au second, il en résulte que:
$$\mathrm{\frac{\tilde{U}}{\tilde{T}} \ll \frac{\tilde{P}}{\mu_{0}L}}$$

Simplification de l’équation ([EulerV])

Le premier terme de ([EulerV]) est:
$$\mathrm{\frac{dw}{dt} \models \frac{\tilde{W}}{ \tilde{T}},}$$
compte tenu de la question ([I.2.b]) il vient:
$$\mathrm{\frac{\tilde{W}}{ \tilde{T}} \approx \frac{H}{L}\frac{\tilde{U}}{\tilde{T}} \leq \frac{H}{L}\frac{\tilde{P}}{L\mu_{0}}}$$
Le second terme est:
$$\mathrm{\partial_{z}\left(\frac{P}{\mu_{0}}\right) \models \frac{\tilde{P}}{\mu_{0}H}}$$
Le rapport de ces deux termes est par conséquent $ \mathrm{{\displaystyle \left(\frac{H}{L}\right)^{2} \ll 1}} $, ce qui montre que le premier est négligeable par rapport au second.

Expression de P(x, y, z, t)

Dans l’équation ([EulerV]), on peut négliger le terme d’accélération complémentaire de Coriolis (question [I.1.c] ) et le terme de dérivée totale par rapport au temps (question [I.3.b]), il reste donc:
$$\mathrm{\partial_{z}\left(\frac{P}{\mu_{0}}\right)+g=0}$$
En intégrant cette expression entre la surface libre et le point courant d’altitude z situé sur la même verticale, il vient):
P(x, y, z, t)=P0 + μg [h(x,y,t)−z]
Le calcul du gradient horizontal est élémentaire, comme on ne calcule que des dérivées par rapport à x ou y, il vient:
$$\mathrm{{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{P}}}=\mu_{0}g {{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{h}}} } \label{Gradient_Pression_Horizontal}$$

Dépendance de l’altitude

Nous avons déjà montré dans la question ([I.3.a]) que le terme dépendant de la composante w de la vitesse est négligeable dans l’équation ([EulerH]) compte tenu de la question ([I.2.b]). Par conséquent les termes pertinents de l’équation ([EulerH]) ne contiennent aucun terme dépendant de z ou de w, il est donc raisonnable de chercher des solutions telles que $ \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}} $ ne dépende pas de l’altitude z.

Lien entre vitesse et h

La loi de conservation de la matière impose:
$${{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}}}}}={{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}}}+\partial_{z}\mathrm{w=0}.$$
Comme $ \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}} $ ne dépend pas de z, il est élémentaire d’intégrer cette équation entre l’altitude z = 0 pour laquelle w = 0 (le fluide ne peut pas traverser la surface supposée solide de la planète) et l’altitude h, il vient:
$$\mathrm{h\,{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}}}+w(h)=0}$$

Equations de l’écoulement

En ce qui concerne l’équation ([EulerH]), nous avons montré que d’après ([I.2.b]), il ne faut garder,dans le calcul de l’accélération complémentaire que les termes dépendant de u et v, il est immédiat de vérifier qu’il ne reste alors que le terme $ \mathrm{f{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}{\wedge}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}} $. Compte tenu de la question ([I.3.c]):
$$\mathrm{{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{\left(\frac{P}{\mu_{0}}\right)}}} =\frac{1}{\mu_{0}}{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{P}}} =\frac{1}{\mu_{0}}\mu_{0}g {{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{h}}} ={{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{(gh)}}}}$$
D’où l’équation:

$$\mathrm{\frac{d{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}{dt}+f{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}{\wedge}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H} +{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{(gh)}}}={\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{0}}}} \label{Eq5}$$
Reprenons l’équation:
$$\mathrm{h\,{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}}}+w(h)=0}$$
obtenue question ([I.4]).
Remarquons que les formules d’analyse vectorielle connues pour les fonctions des trois variables x, y, z se transposent immédiatement aux fonctions de deux variables ne faisant pas intervenir de composante verticale en remplaçant $ {\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}} $ par $ {\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}} $, en particulier:
$$\mathrm{{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}\mathrm{\left(h.{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}\right)}}}= h.{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}}}+{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{h}}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}$$
Nous avons admis que ${\displaystyle \mathrm{\frac{dh}{dt}=w(h)}} $, ce résultat étant écrit en représentation lagrangienne, il vient en passant à la représentation eulérienne:

$$\mathrm{w(h)=\frac{dh}{dt}=\partial_{t}h+{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{h}}}}$$
en reportant le tout dans la formule obtenue au ([I.4]), il vient:

$$\mathrm{\partial_{t}h+{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}\mathrm{\left(h.{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}\right)}}}=0.} \label{Eq6}$$

Modèle de Saint-Venant

On pose h = H + η avec η/H ≪ 1, les vitesses sont supposées faibles, la composante verticale de la vorticité est notée ξ = ∂xv − ∂yu = vx − uy.

Linéarisation des équations ([Eq5]) et ([Eq6])

Transformons la dérivée totale de la vitesse par rapport au temps en appliquant la formule d’analyse vectorielle:
$$\begin{gathered} \mathrm{ \frac{d{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}}}{dt}=\frac{\partial{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}}}{\partial t} +\left({\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}\,\mathrm{}}}\right){\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}}} \\ =\mathrm{\frac{\partial{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}}}{\partial t}+\frac{1}{2}{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}\,\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}}^{2}}}}+\left({{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}{\wedge}\,\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}}}}}\right){\wedge}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}}} \end{gathered}$$
Nous ne considérons ici que les composants horizontales des vecteurs, il est donc clair que seule la composante verticale de la vorticité joue un rôle dans le cas particulier envisagé. Il vient donc en remarquant de plus que l’hypothèse d’une vitesse faible permet de négliger les termes quadratiques:

$$\mathrm{\frac{d{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}{dt} \approx \frac{\partial{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}{\partial t}}$$
Le second terme de ([Eq5]) n’a pas à être modifié tandis que pour le troisième:
$$\mathrm{{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{(gh)}}}={{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{g(H+\eta)}}}=g{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{\eta}}}}$$
D’où la première équation linéarisée:
$$\mathrm{\frac{\partial{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}{\partial t} +f{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}{\wedge}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H} +g{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{\eta}}}={\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{0}}}} \hspace{0.8 cm} (5')$$
La linéarisation de l’équation ([Eq6]) est immédiate, il vient:
$$\mathrm{\partial_{t}\eta+H.{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}}}=0 \hspace{3 cm} (6') }$$

Solution géostrophique

En régime permanent, lorsque f = f0, il ne reste que les conditions:
$$\mathrm{f_{0}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}{\wedge}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}=-g{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{\eta}}}}$$

$$\mathrm{{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}}}=0}$$
Effectuons le produit vectoriel à gauche de la première équation par $ \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}} $ et appliquons la formule du double produit vectoriel, il vient:
$$\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}{\wedge}\left({\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}{\wedge}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}\right) =-{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}=-\frac{g}{f_{0}}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}{\wedge}{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{\eta}}}}$$
Soit:
$$\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}= \frac{g}{f_{0}}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}{\wedge}{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{\eta}}}.}$$
Examinons la deuxième équation, pour cela utilisons un système de coordonnées cartésiennes, la solution de la première équation s’écrit
$$\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}= \frac{g}{f_{0}}\left(-\eta_{y}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{x}+\eta_{x}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{y}\right)}$$
Il est alors clair que:
$$\mathrm{{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}}}= \frac{g}{f_{0}}(-\eta_{xy}+\eta_{yx})=0}$$
La solution obtenue vérifie bien les deux équations imposées. Calculons alors la vorticité ξ = vx − uy, il vient:

$$\mathrm{\xi=\frac{g}{f_{0}}(\eta_{xx}+\eta_{yy})=\frac{g}{f_{0}}\Delta \eta}$$
Plaçons nous dans l’hémisphère nord pour lequel f0 > 0. Considérons un profil de hauteur η(r) à symétrie de révolution en creux. Comme η est minimum sur l’axe, le gradient de pression “diverge” à partir de A dans le plan xAy, l’écoulement se fait sur des lignes de champ circulaires dans le sens anti-horaire (cf figure …). Dans l’hémisphère nord, le vecteur rotation de la planète a une composante positive sur l’axe Az, la vorticité étant orientée dans le sens de Az, le tourbillon est un cyclone.

Considérons un profil de hauteur η(r) à symétrie de révolution en bosse. Comme η est maximum sur l’axe, le gradient de pression “converge” vers A dans le plan xAy, l’écoulement se fait sur des lignes de champ circulaires dans le sens horaire (cf figure …). Dans l’hémisphère nord, la vorticité fait donc un angle obtus avec l’axe orienté de rotation de la planète, on a un anticyclone.

Dans l’hémisphère sud, f0 < 0 Considérons un profil de hauteur η(r) à symétrie de révolution en creux, le gradient de pression “diverge” à partir de A dans le plan xAy, l’écoulement se fait donc sur des lignes de champ circulaires dans le sens horaire. Le produit scalaire de la vorticité par le vecteur rotation de la planète est positif (le point A est dans l’hémisphère sud et la vorticité est dirigée vers O ). L’écoulement est donc encore un cyclone. Réciproquement, un maximum de pression génère dans l’hémisphère sud un anticyclone dont le sens de rotation est antihoraire dans le plan Axy orienté par Az.
Un cyclone est donc toujours associé à une dépression et un anticyclone à une surpression.

Échelle caractéristique des écoulements instationnaires

Rotation négligée

Alors les équations simplifiées se réduisent à:
$$\mathrm{\frac{\partial{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}{\partial t} +g{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{\eta}}}={\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{0}}}} \hspace{1 cm} (5'a)$$

$$\mathrm{\partial_{t}\eta+H.{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}}}=0 \hspace{1 cm} (6'a) }$$
Prenons la divergence horizontale de la première équation en considérant que les fonctions étudiées sont suffisamment régulières pour que la permutation des dérivations par rapport à l’espace et par rapport au temps soit légitime, il vient:
$$\mathrm{\partial_{t}{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}\mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}}}+g{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}\mathrm{{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{\eta}}}}}}=0}$$
Reportons la seconde équation, nous voyons apparaître le laplacien de η et une dérivée seconde par rapport au temps, ce qui nous fournit une équation de propagation:
$$\mathrm{\Delta \eta-\frac{1}{gH}\frac{\partial^{2}\eta}{\partial t^{2}}=0.}$$
La vitesse de propagation des ondes associées est donnée par:
$$\mathrm{c=\sqrt{gH}.}$$
La formule est manifestement homogène, cette vitesse caractéristique se rencontre également dans les problèmes d’écoulement dans les canaux et de propagation de la houle.

Rayon de Rossby

L’équation obtenue est une équation de propagation classique dont la relation de dispersion s’écrit immédiatement sous la forme:
$${\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{k}}}^{2}=\frac{4\pi^{2}}{\Lambda^{2}}=\frac{\omega^{2}}{c^{2}}$$
L’effet de la rotation de la planète est négligeable si les échelles spatiales des phénomènes étudiés sont telles que la durée de propagation des interactions soit courte devant la période de rotation de la planète. Autrement dit, si ΔT étant le temps de parcours, et Ω la vitesse angulaire de rotation de la planète:
$$\mathrm{\Delta T \ll \frac{2\pi}{\Omega}}$$
Si L est la distance des deux points étudiés et c la célérité des ondes, ce résultat se met sous la forme:
$$\mathrm{\Delta T=\frac{L}{c}\ll \frac{2\pi}{\Omega}}$$
Soit en termes de longueur si:
$$\mathrm{L \ll 2\pi \frac{c}{\Omega}=2\pi \frac{\sqrt{gH}}{\Omega}=2\pi L_{R}}$$
Le rayon de Rossby est donc:
$$\mathrm{L_{R}=\frac{\sqrt{gH}}{\Omega}}$$

Variations de hauteur

La quantité ξ (vorticité), représente la vitesse angulaire d’une portion d’atmosphère assimilée à un fluide tournant en bloc, comme la vitesse caractéristique est U et la taille caractéristique LR, la valeur caractéristique de ξ est:
$$\mathrm{\Xi=\frac{U}{L_{R}}}$$
Nous avons établi dans la section ([II.2]) que ξ et η sont liés par la relation:
$$\mathrm{\xi=\frac{g}{f_{0}}\Delta \eta \models \Xi=\frac{g}{f_{0}}\frac{\eta_{c}}{L_{R}^{2}}}$$
Par conséquent:
$$\mathrm{\eta_{c}=\frac{f_{0}}{g}U\,L_{R}}$$
Il est possible d’obtenir ηc en fonction des caractéristiques immédiates de la planète:
$$\mathrm{\eta_{c}=\frac{2\Omega L_{R}U\sin\lambda}{g} =2\sqrt{\frac{H}{g}}U\sin \lambda}$$
Application numérique
La Grande Tache Rouge est un anticyclone, ηc est donc associé à une surpression, c’est une augmentation de hauteur, il vient numériquement: $ \mathrm{\eta_{c}={730}{m}} $.
Pour les ovales blancs, il vient $ \mathrm{\eta_{c}={580}{m}} $.
Les variations relatives de hauteur sont donc au plus de l’ordre de 7%, ce qui est relativement important mais ne remet pas complètement en cause le calcul approché effectué.
Il est intéressant de calculer le rayon de Rossby, il vient ici $ \mathrm{L_{R}={2900}{km}} $. Les taches observées sur Jupiter résultent bien de la circulation atmosphérique globale et non de phénomènes locaux.

Étude plus détaillée de l’influence de la latitude

Le paramètre de Coriolis est donné par f = 2Ωsinλ0, au voisinage de la latitude λ0, nous obtenons la valeur du paramètre associé à une variation δλ de la latitude en effectuant un développement de f limité au premier ordre en δλ, il vient:
f = f0 + 2Ωcosλ0δλ + o(δλ)
Nous assimilons le déplacement y sur le plan tangent à la sphère à un déplacement le long d’une ligne méridienne, ce qui nous permet d’écrire:
$$\mathrm{\delta \lambda=\frac{y}{R}+o(y)}$$
La composition des deux développements limités au premier ordre nous donne un développement limité au premier ordre:
$$\mathrm{f=f_{0}+2\Omega \cos \lambda_{0}\frac{y}{R}+o(y) =f_{0}+\beta y}$$
D’où la quantité $ \mathrm{{\displaystyle \beta=\frac{2\Omega \cos \lambda_{0}}{R}}} $. Les équations (5’) et (6’) fournissent immédiatement, en projetant sur les axes et en remplaçant f par son expression:
$$\left\{ \begin{array}{ll} \mathrm{u_{t}-(f_{0}+\beta y)v=-g\eta_{x}} & \:\:\:\:(5'') \\ \mathrm{v_{t}+(f_{0}+\beta y)u=-g\eta_{y}} & \:\:\:\:(5''') \\ \mathrm{\eta_{t}+H(u_{x}+v_{y})=0 }& \:\:\:\:(6'') \end{array} \right.$$

Solution quasi stationnaire

Solution stationnaire

En résolvant les équations (5”) et (5”’) au premier ordre en $ \mathrm{{\displaystyle \beta\frac{y}{f_{0}}}} $, il vient:
$$\left\{ \begin{array}{l}\mathrm{ {\displaystyle u=-\frac{g\eta_{y}}{f_{0}+\beta y}}} \\ \mathrm{{\displaystyle v=+\frac{g\eta_{x}^{\strut}}{f_{0}+\beta y}}} \end{array} \right.$$

Conservation de la masse

Le résultat précédent est incompatible avec la conservation de la masse, en effet si nous reportons le résultat obtenu dans le paragraphe ([II.5.a]) dans l’équation (6”) stationnaire, il vient:
$$\mathrm{H\left\{-\frac{g\eta_{xy}}{1+\beta y}+ \frac{g\eta_{yx}}{f_{0}+\beta y} -\frac{\beta g \eta_{x}}{\left(f_{0}+\beta y\right)^{2}}\right\}=0}$$
Soit, après application du théorème de Schwartz et simplification:
ηx = 0
ce qui est incompatible avec l’existence d’un gradient de pression selon la direction Ox et ne saurait donc expliquer la présence de tourbillons, il nous faut donc rechercher une solution non-stationnaire.

Perturbation d’ordre 1

À l’ordre zéro, la solution géostrophique s’écrit:
$$\left\{ \begin{array}{l}\mathrm{ {\displaystyle u=-\frac{g\eta_{y}}{f_{0}+\beta y}}} \\ \mathrm{{\displaystyle v=+\frac{g\eta_{x}^{\strut}}{f_{0}+\beta y}}} \end{array} \right.$$
Nous en déduisons l’évaluation des dérivées temporelles:
$$\left\{ \begin{array}{l}\mathrm{ {\displaystyle u_{t}=-\frac{g\eta_{ty}}{f_{0}+\beta y}}} \\ \mathrm{{\displaystyle v_{t}=+\frac{g\eta_{tx}^{\strut}}{f_{0}+\beta y}}} \end{array} \right.$$
En reportant dans les équations (5’) et (5”), nous obtenons:
$$\left\{ \begin{array}{l}\mathrm{ {\displaystyle u=-\frac{g\eta_{y}}{f_{0}+\beta y} -\frac{g\eta_{tx}}{\left(f_{0}+\beta y\right)^{2}}}} \\ \mathrm{{\displaystyle v=+\frac{g\eta_{x}^{\strut}}{f_{0}+\beta y} -\frac{g\eta_{ty}}{\left(f_{0}+\beta y \right)^{2}} }} \end{array} \right.$$
Equations dans lesquelles nous identifions un terme principal qui n’est autre que la solution géostrophique généralisée et un terme de perturbation.
Reportons alors ceci dans l’équation (6”), pour cela nous calculons pour commencer:
$$\begin{gathered} \mathrm{u_{x}+v_{y}=\frac{g}{f_{0}+\beta y}(\eta_{yx}-\eta_{xy})}\\ \mathrm{-\frac{g}{\left(f_{0}+\beta y\right)^{2}}(\eta_{xtx}+\eta_{yty}+\beta \eta_{x})+\frac{2\beta g \eta_{ty}}{\left(f_{0}+\beta y\right)^{3}}} \end{gathered}$$
Compte tenu du théorème de Schwartz, le premier terme du second membre est nul et nous pouvons remplacer ηxtx par ηxxt. Le dernier terme est un terme d’ordre supérieur que nous ne prenons pas en compte, il vient donc, en faisant de plus l’approximation βy ≪ f0:
$$\mathrm{u_{x}+v_{y}=-\frac{g}{f_{0}^{2}}(\eta_{xx}+\eta_{yy})_{t} -\frac{\beta g}{f_{0}^{2}}\eta_{x}}$$
Nous identifions alors l’équation ([Eq7]) de l’énoncé:
ηt − aηx − b(ηxx + ηyy)t = 0
Où les coefficients prennent les valeurs:
$$\mathrm{a=\beta\frac{Hg}{f_{0}^{2}},\:\:\:b=\frac{Hg}{f_{0}^{2}}}$$
Du point de vue de la dimension physique, comme
$$\mathrm{a=\frac{\beta H g}{f_{0}^{2}}=\frac{2\Omega\cos\lambda_{0}}{R} \frac{Hg}{4\Omega^{2}\sin^{2}\lambda_{0}} =\frac{\cos\lambda_{0}}{2\sin^{2}\lambda_{0}}\frac{H}{R}\frac{g}{\Omega}}$$
il apparaît immédiatement que a est une vitesse. La quantité b est homogène à une surface. Nous pouvons d’ailleurs préciser cette surface en remarquant que:

$$\mathrm{b=\frac{Hg}{f_{0}^{2}} =\frac{1}{4\sin^{2}\lambda_{0}}\frac{Hg}{\Omega^{2}} =\frac{1}{4\sin^{2}\lambda_{0}}L_{R}^{2}}$$

Structures de grande taille

Nous ne disposons pas d’échelle de temps caractéristique de l’évolution, ce qui ne nous permet de comparer que le premier et le troisième terme. Si nous appelons L la longueur caractéristique du phénomène étudié, nous remarquons immédiatement que:
$$\mathrm{b\frac{\eta_{xxt}+\eta_{yyt}}{\eta_{t}}\models \left(\frac{L_{R}}{L}\right)^{2}}$$
Ce qui montre que le dernier terme peut être négligé lorsque les dimensions des structures sont grandes devant le rayon de Rossby, ce qui est le cas de la grande tache rouge de Jupiter.
L’équation simplifiée résultante est alors:
ηt − aηx = 0
de solution générale:
$$\mathrm{\eta=F\left(t+\frac{x}{a}\right)}$$
Cette solution représente une propagation sans déformation vers les valeurs décroissantes de x, c’est à dire vers l’ouest à la célérité a.
Étude qualitative de la dérive des tourbillons

Théorème d’Ertel, interprétation

Ce théorème impose que:
$$\mathrm{\frac{d}{dt}\left(\frac{\xi+f}{h}\right)=0} \label{Ertel}$$

Interprétation du théorème

Soit un petit cylindre matériel de fluide de masse m(t) et de hauteur h(t) que l’on suit dans son mouvement. Si les déformations de ce cylindre sont lentes, on peut l’assimiler à un solide du point de vue du calcul de son moment cinétique par rapport au référentiel planétocentrique, en projection sur la verticale locale. Il s’agit alors du moment cinétique d’un solide en rotation autour d’un axe fixe, animé de la vitesse de rotation obtenue par composition du mouvement de rotation de la planète et de la rotation locale. La rotation locale autour de la verticale est la moitié de la composante verticale du rotationnel de la vitesse et la vitesse de rotation de la planète a pour composante sur la verticale du lieu Ωsinλ = f/2, le moment cinétique recherché a donc pour valeur:
$$\mathrm{\sigma_{v}=\frac{1}{2}mr^{2}(t)\frac{1}{2}\left(f+\xi\right)}$$
Le fluide est incompressible et la hauteur du cylindre peut changer par conséquent:
m = μ0πr2(t)h(t)
Ce qui nous fournit:
$$\mathrm{\sigma_{v}= \frac{1}{4\pi}\frac{m^{2}}{\mu_{0}}\frac{\xi+f}{h}}$$
Si ce moment cinétique ne change pas:
$$\mathrm{\frac{d}{dt}\left(\frac{\xi+f}{h}\right)=0}$$

Mouvement d’une particule de fluide

Reprenons l’équation ([Eq5]):
$$\mathrm{\frac{d{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}{dt}+f{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}{\wedge}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H} +{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{(gh)}}}={\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{0}}}}$$
et intégrons cette expression le long de la trajectoire de la particule qui reste à l’altitude η constante. Il vient immédiatement:
$$\begin{gathered} \mathrm{\int_{A}^{B}\frac{d{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}{dt}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}dt +\int_{A}^{B}f\left({\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}{\wedge}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}\right){{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}dt} \\ \mathrm{+\int_{A}^{B}{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{(gh)}}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}d{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{l}}}=0} \end{gathered}$$
La seconde intégrale est nulle par suite de la nullité du produit mixte, la troisième est nulle car elle est égale à la variation de gh entre le point initial et le point final, grandeur qui ne change pas par hypothèse. La première intégrale est la variation de $ \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}^{2}} $, en comparant au second membre, il vient immédiatement $ \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}^{2}=Cste} $ le long de la trajectoire donc:
$$\mathrm{\frac{dU_{H}^{2}}{dt}=0}$$
Lorsque la particule passe du nord au sud du tourbillon la grandeur f décroît puisque la latitude diminue (Nous raisonnons algébriquement, ce qui permet de traiter simultanément les deux hémisphères). Comme l’altitude n’est pas modifiée par hypothèse, le terme h ne change pas par conséquent, au premier ordre d(ξ + f)=0, dans le cas d’un cyclone ξ est positif dans l’hémisphère nord, par conséquent ξ augmente quand f diminue c’est à dire quand on se rapproche de l’équateur, inversement, dans le cas d’un anticyclone ξ diminue quand on se rapproche de l’équateur. Dans l’hémisphère sud, un cyclone correspond à ξ négatif, lorsqu’on se rapproche de l’équateur f augmente donc ξ diminue, ce qui implique que |ξ| augmente, réciproquement |ξ| diminue lorsqu’on se rapproche de l’équateur pour un anticyclone de l’hémisphère sud.
En conclusion:
Cyclone
|ξ| augmente quand on se rapproche de l’équateur;
Anticyclone
|ξ| diminue quand on se rapproche de l’équateur.
La vitesse UH de la particule ne change pas, comme nous admettons que la relation locale $ {\displaystyle \mathrm{|U_{H}|\approx \frac{r(t)}{2}|\xi(t)|}} $ reste vérifiée, il s’ensuit que le rayon de courbure de la trajectoire est plus petit au voisinage de l’équateur pour un cyclone et plus grand pour un anticyclone. Dans un cyclone, la partie éloignée de l’équateur est <<plus longue >> sur un demi-tour que la partie proche de l’équateur, le système dérive donc vers l’ouest. L’étude des quatre cas possibles conduit à la même conclusion comme le montre la figure

Évaluation de la vitesse de dérive

Supposons que la trajectoire <<sud>> d’une dépression de l’hémisphère nord soit à la latitude λ, alors le diamètre est-ouest du tourbillon sud est donné par:
$$\mathrm{d_{S}=2r_{S}=\frac{4U_{H}}{\xi_{S}}}$$
de même, le diamètre de la trajectoire <<nord>> est donné par:
$$\mathrm{d_{N}=2r_{N}=\frac{4U_{H}}{\xi_{N}}.}$$
La dérive vers l’ouest est donnée par la différence de ces deux diamètres, le temps de parcours de la <<presque circonférence>> est approximativement:
$$\mathrm{T=\frac{\pi d_{S}}{U_{H}}}$$
et la vitesse de dérive moyenne est donc donnée par:
$$\begin{gathered} \mathrm{V_{d}=\frac{U_{H}}{\pi}\left(1-\frac{d_{S}}{d_{N}}\right) =\frac{U_{H}}{\pi}\left(1-\frac{\xi_{N}}{\xi_{S}}\right)} \\ =\mathrm{\frac{U_{H}}{\pi}\frac{\xi_{S}-\xi_{N}}{\xi_{S}} \approx \frac{U_{H}}{\pi}\frac{f_{N}-f_{S}}{\xi}}\end{gathered}$$
Au dénominateur, nous ne distinguons plus ξS et ξN qui sont proches. Nous savons maintenant évaluer la différence fN − fS = βy d’où l’expression:
$$\mathrm{V_{d}=\frac{U_{H}}{\pi}\frac{\beta y}{\xi}}$$
comme $ {\displaystyle \mathrm{|U_{H}|\approx \frac{r}{2}|\xi|}} $, il vient en assimilant r et y au rayon de Rossby:
$$\mathrm{V_{d}=\frac{\beta L_{R}^{2}}{2\pi}}$$
En remplaçant alors β et LR par leurs valeurs, nous obtenons:
$$\mathrm{V_{d}=\frac{1}{2\pi}\frac{2\Omega \cos\lambda_{0} }{R} \frac{gH}{\Omega^{2}}=\frac{\cos \lambda_{0}}{\pi}\frac{gH}{R\Omega}.}$$
En comparaison, nous avions obtenu dans le modèle précédent une vitesse de dérive égale à a où:
$$\mathrm{a=\frac{\cos\lambda_{0}}{2\sin^{2}\lambda_{0}} \frac{H}{R}\frac{g}{\Omega}}$$
Les deux expressions mettent en œuvre les mêmes combinaisons de paramètres dimensionnés et des constantes sans dimension comparables, l’accord est donc très bon et le modèle qualitatif développé pour interpréter la dérive des tourbillons satisfaisant.

Recherche d’une solution sous forme de soliton

Relation de dispersion

Cette relation s’obtient en recherchant pour l’équation ([Eq7]):
ηt − aηx − b(ηxx + ηyy)t = 0,
une solution sous forme d’onde plane progressive (en notation complexe):
$$\mathrm{\underline{\eta} =\underline{\eta_{0}}\exp\left[j\left(\omega t+k.x+r.y\right)\right]}$$
Remarque: Nous recherchons une solution associée à la dérive vers l’ouest, ce choix favorise la résolution des questions ultérieures. En reportant cette forme de solution dans l’équation étudiée, il vient:
$$\mathrm{\underline{\eta}\left\{\omega-k.a-b.\omega \left(k^{2}+r^{2}\right)\right\}=0}$$
Nous rejetons la solution triviale $ \mathrm{\underline{\eta}=0} $ pour ne retenir que les solutions telles que la relation de dispersion:
ω[1−b(k2+r2)] − a.k = 0
La propagation est ici dispersive, des ondes planes de fréquence différentes ne se propagent pas à la même vitesse, par conséquent les diverses composantes d’un paquet d’onde sont rapidement déphasées entre elles et celui ci voit sa forme disparaître. Une structure du type de la tache rouge ne peut donc pas subsister longtemps dans ce modèle. (Phénomène d’étalement du paquet d’onde).

Coordonnées réduites

Posons à priori X = x/Lc, Y = y/Lc, τ = t/Tc, nous pouvons effectuer le changement de variable dans les dérivées en remarquant que:
$$\mathrm{\partial_{t}\equiv \partial_{\tau}\frac{\partial \tau}{\partial_{t}}=\frac{1}{T_{c}}\partial_{\tau}}$$
(Remarquons que cete écriture est en accord avec l’analyse dimensionnelle), de même:
$$\mathrm{\partial_{x} \equiv \frac{1}{L_{c}}\partial_{X},\:\:\: \partial_{y} \equiv \frac{1}{L_{c}}\partial_{Y}}$$
Par conséquent, l’équation ([Eq7]) prend la forme:
$$\mathrm{\frac{1}{T_{c}}\eta_{\tau}-\frac{a}{L_{c}}\eta_{X} -\frac{b}{L_{c}^{2}T_{c}}\left(\eta_{XX}+\eta_{YY}\right)_{\tau}=0}$$
Nous souhaitons rendre les coefficients tous unitaires, il vient donc le système de deux équations:
$$\mathrm{a=\frac{L_{c}}{T_{c}},\:\:\:b=L_{c}^{2}.}$$
(Remarque: Nous retrouvons l’analyse dimensionnelle effectuée à la question [II.5.c]). Nous avons déjà établi les expressions de a et b:
$$\mathrm{a=\beta\frac{Hg}{f_{0}^{2}},\:b=\frac{Hg}{f_{0}^{2}}}$$
par conséquent:
$$\mathrm{L_{c}=\frac{\sqrt{Hg}}{\left|f_{0}\right|} =\frac{\sqrt{Hg}}{2\Omega\sin \lambda_{0}}}$$

$$\mathrm{\tau_{c}=\frac{f_{0}}{\sqrt{Hg}}\frac{1}{\beta}=\frac{R}{\sqrt{Hg}\tan \lambda_{0}}}$$
D’où l’équation réduite:
ητ − ηX − (ηXX+ηYY)τ = 0

Simplification du modèle

Approximation temporelle

En effectuant l’approximation de la structure grande devant le rayon de Rossby à la question [II.5.d], nous avons établi que, à l’ordre zéro:
ηt = aηx
en passant aux variables réduites,il vient immédiatement:
$$\mathrm{\frac{1}{T_{c}\eta_{\tau}}=a\frac{1}{L_{c}}\eta_{X}}$$
Soit, après substitution de la valeur de a: ητ = ηX. Nous effectuons alors un calcul de perturbation en utilisant cette valeur approchée de la dérivée par rapport au temps dans le terme le plus petit de l’équation [Eq9], il vient alors:
ητ − ηX − (ηXXX+ηYYX) = 0

Cas unidimensionnel

Il reste alors une équation de la forme:
ητ − ηX − ηXXX = 0
On cherche alors des solutions sous forme d’onde plane:
$$\mathrm{\underline{\eta}=\underline{\eta}_{0} \exp\left[j\left(\tilde{\omega}\tau+\tilde{k}X\right)\right]}$$
La relation de dispersion associée s’écrit alors:
$$\mathrm{\tilde{\omega}=\tilde{k}+\tilde{k}^{3}}$$
La vitesse de phase est donnée par la quantité $ \mathrm{{\displaystyle v_{\varphi}=\frac{\tilde{\omega}}{\tilde{k}}}} $ (en unités Lc/Tc), il vient donc:
$$\mathrm{v_{\varphi}=1+\tilde{k}^{2}}$$
Donc plus $ \mathrm{\tilde{k}} $ est grand , c’est à dire plus la longueur d’onde est petite, plus les ondes se propagent rapidement. Le milieu possède donc une dispersion négative.
Un paquet d’onde qui comporte toujours une superposition d’ondes de fréquence différentes va donc s’étaler rapidement et on ne peut pas observer de phénomènes subsistant longuement dans le temps.

Équation de Korteweg-De Vries

Pour les écoulements de taille supérieure à LR, le terme supplémentaire en η*ηX* brise la symétrie entre cyclone et anticyclone. Considérons un certain anticyclone dont le profil de surpression est η*, de dérivées ηX* et ηXXX*, alors le cyclone <<miroir>> est caractérisé par les valeurs η*, ηX* et ηXXX* si nous effectuons la substitution du champ de pression <<miroir>> au champ de pression initial, nous retrouvons la même équation linéaire. Mais si nous considérons le terme non-linéaire ayant la valeur η*ηX*, nous remarquons que son <<miroir>> est de même signe, on ne retrouve donc plus la même équation en remplaçant un champ de pression par son champ <<miroir>>, cyclones et anticyclones ont maintenant des comportements différents.
Ceci se retrouve dans l’équation de Korteweg-De Vries:
$$\mathrm{\eta_{\tau}^{*}-\eta_{X}^{*} -\hat{\beta}\eta^{*}\eta_{X}^{*}-\eta_{XXX}^{*}=0,} \label{Eq11}$$
qui n’est pas invariante lorsque η* est remplacé par η* contrairement à l’équation linéaire ([Eq10]).
Remarquons que les termes traduisant l’écart avec le comportement purement propagatif sont de la forme:
$$\mathrm{\hat{\beta}\eta^{*}\eta_{X}^{*}+\eta_{XXX}^{*} =\left[\hat{\beta}\frac{\eta^{*2}}{2}+\eta_{XX}\right]_{X}.}$$
Si nous envisageons un champ de surpression de type anticyclonique avec un maximum situé au centre, le terme carré est positif tandis que la dérivée seconde est négative, les deux termes entre crochets se compensent partiellement. Dans le cas d’un champ cyclonique, le terme carré est toujours positif ainsi que la dérivée seconde ηXX* au centre du profil, toute compensation est impossible. (Nous admettons hardiment que la compensation de deux termes implique la compensation de leurs dérivées).
Les effets non-linéaires ne peuvent compenser, à priori partiellement, les effets du troisième ordre que dans le cas des anticyclones.

Équation associée à la propagation

Compte tenu du changement de variable:
u = X + (1 + c1)τ,
il vient:
$$\mathrm{\partial_{X} =\partial_{u}\frac{\partial u}{\partial X}=\partial_{u}}$$

$$\mathrm{\partial_{\tau} =\partial_{u}\frac{\partial u}{\partial \tau}=(1+c_{1})\partial_{u}}$$
Il vient donc en reportant dans l’équation ([Eq11]):
$$\mathrm{(1+c_{1})\eta^{*}_{u}-\eta^{*}_{u} -\hat{\beta}\eta^{*}\eta^{*}_{u}-\eta^{*}_{uuu}=0}$$
En simplifiant et en intégrant une fois par rapport à u, il vient:
$$\mathrm{c_{1}\eta^{*}-\hat{\beta}\frac{\eta^{*2}}{2}-\eta^{*}_{uu}=A} \label{Eq12}$$

Analogie mécanique

L’équation précédente peut se mettre sous la forme:
$$\mathrm{\eta^{*}_{uu}=-\frac{d}{d\eta^{*}}\left(C+A\eta^{*} -c_{1}\frac{\eta^{*2}}{2}+\hat{\beta}\frac{\eta^{*3}}{6}\right)} \label{Eq13}$$
Cette équation est formellement analogue au principe fondamental de la dynamique appliqué à une particule de masse unité dans le référentiel Galiléen dans lequel les forces, toutes conservatives, dérivent du potentiel V. Nous obtenons donc les analogies:
position x η*
temps t u
potentiel V V

Exploitation de l’analogie

Énergie totale

En poursuivant l’analogie précédente, l’énergie totale du système équivalent est donnée par la quantité indépendante de u:
$$\mathrm{E=\frac{1}{2}\eta^{*2}_{u}+V(\eta^{*}).}$$
Il est aisé de vérifier que par dérivation par rapport à u, on retrouve l’équation ([Eq13]) en effet:
$$\mathrm{\partial_{u}\left(\frac{1}{2}\eta^{*2}_{u}+V(\eta^{*})\right) =\eta^{*}_{u}\eta^{*}_{uu}+\frac{dV}{d\eta^{*}}\eta^{*}_{u}=0}$$
et par conséquent l’équation ([Eq13]) est régénérée en simplifiant par ηu* (supposé non nul).
En fait, nous avons obtenu par ce moyen une intégrale première de l’équation aux dérivées partielles ([Eq13]).

Etude du <<potentiel>>

Le potentiel est, compte tenu du choix d’origine et de la condition A = 0:

$$\mathrm{V=-c_{1}\frac{\eta^{*2}}{2}+\hat{\beta}\frac{\eta^{*3}}{6} =\frac{\hat{\beta}}{6}\eta^{*2} \left(\eta^{*}-3\frac{c_{1}}{\hat{\beta}}\right)}$$
Ce potentiel présente une racine double η1 = η2 = 0 et une racine positive $ \mathrm{{\displaystyle \eta_{3} =3\frac{c_{1}}{\hat{\beta}}}} $.
Il est avantageux de l’écrire sous la forme:
$$\mathrm{V(\eta^{*}) =\frac{\hat{\beta}}{6}\eta^{*2}\left(\eta^{*}-\eta_{3}\right)}$$
L’allure de la courbe est classique, un maximum relatif est obtenu pour η* = 0 le minimum relatif est obtenu pour $ \mathrm{{\displaystyle \eta_{m}=\frac{2}{3}\eta_{3}=2\frac{c_{1}}{\hat{\beta}}}} $ et a pour valeur:

$$\mathrm{V_{m}=-\frac{4}{27}\eta_{3}^{3}\frac{\hat{\beta}}{6} =-\frac{2}{3}\frac{c_{1}^{3}}{\hat{\beta}^{2}}}$$

Solution localisée

On recherche un soliton, solution spatialement localisée, ce qui signifie que η*(u) doit tendre vers zéro ainsi que ηu* lorsque u → ±∞. En reportant ce passage à la limite dans l’équation définissant <<l’énergie totale>> E:

$$\mathrm{E=\frac{1}{2}\eta^{*2}_{u} +\frac{\hat{\beta}}{6}\eta^{*2}\left(\eta^{*}-\eta_{3}\right),}$$
nous constatons que nécessairement E = 01.

La solution soliton d’ordre 1

Forme non dimensionnée

La conservation de l’énergie impose que:
$$\mathrm{0=\frac{1}{2}(\eta_{u})^{2}+\frac{\hat{\beta}}{6}\eta^{*2} \left(\eta^{*}-\eta_{3}\right)}$$
Soit en transposant et en identifiant la racine:
$$\mathrm{\frac{1}{2}(\eta_{u})^{2} =\frac{\hat{\beta}}{6}\eta^{*2}\left(\eta_{3}-\eta^{*}\right)} \label{Eq14}$$
Reportons la solution proposée dans l’équation ([Eq14]), il vient pour commencer:
$$\mathrm{\eta^{*}=\frac{\alpha}{\cosh^{2}(\delta u)},\:\:\: \eta^{*}_{u}=\frac{\alpha\delta\sinh (\delta u)}{\cosh^{3}(\delta u)}}$$
ce qui donne après substitution et une première simplification:
$$\mathrm{12\delta^{2}\sinh^{2}(\delta u)= \hat{\beta}\left(\eta_{3}\cosh^{2}(\delta u)-\alpha\right)}$$
En reportant la relation fondamentale:
cosh2(δu)=1 + sinh2(δu),
nous arrivons à l’équation:
$$\mathrm{\hat{\beta}(\eta_{3}-\alpha) +(\hat{\beta}\eta_{3}-12\delta^{2})\sinh^{2}(\delta u) =0}$$
Qui doit être vérifiée quel que soit u, ce qui implique:
$$\mathrm{\alpha=\eta_{3},\:\:\: \delta=\sqrt{\frac{\hat{\beta}\eta_{3}}{12}}}$$

Étude du soliton

La solution complète est donc de la forme:
$$\mathrm{\eta^{*}(X,\tau)=\frac{\eta_{3}} {{\displaystyle \cosh^{2}\left(\sqrt{\frac{\hat{\beta}\eta_{3}}{12}}u\right)}}.}$$
Le profil du soliton à grossièrement l’allure d’une gaussienne. La vitesse de propagation du soliton s’obtient, en grandeur non dimensionnées, à partir de la racine η3 par la relation:
$$\mathrm{v_{s}=1+c_{1}=1+\frac{1}{3}\hat{\beta}\eta_{3}}$$
En variables réelles dimensionnées, nous avons montré que l’unité de vitesse était:
$$\mathrm{a=\frac{L_{c}}{T_{c}}=\beta\frac{Hg}{f_{0}^{2}}}$$
La variable réduite $ \hat{\beta} $ s’exprime en tenant compte de la définition donnée par l’énoncé et de la question [II.4]:
$$\mathrm{\hat{\beta}=\frac{\beta L_{R}}{f_{0}}=\frac{L_{R}}{R\tan \lambda_{0}}}$$
enfin, la hauteur maximale est liée à la valeur de ηc dont nous connaissons la valeur, il s’en suit que:
$$\mathrm{\eta_{3}=\frac{\alpha}{\eta_{c}}=\frac{\alpha g}{f_{0}UL_{R}}}$$

Autres solutions

Le choix c1 < 0 ne change rien aux calculs, mais décrit des solitons en mouvement dans le sens des valeurs croissantes de X.
Un choix $ \mathrm{A\not= 0} $ conduit à la résolution d’une équation de la forme:
$$\mathrm{\frac{1}{2}(\eta_{u})^{2} =-\frac{\hat{\beta}}{6}\eta^{*}\left(\eta_{2} -\eta^{*}\right)\left(\eta_{3}-\eta^{*}\right)} \label{Eq15}$$
Qui peut admettre des solutions analogues à celles déjà étudiée, mais il faudra faire intervenir trois paramètres (vu le degré de l’équation). Le problème est donc plus compliqué.

Étude des taches de Jupiter

Rayon de Rossby

Nous obtenons $ \mathrm{{\displaystyle L_{R}=\frac{\sqrt{gH}}{R}=}{2900}{km}} $, la grande tache rouge résulte bien de la circulation atmosphérique globale.
La vitesse de dérive est donnée par le résultat de la question ([II.3]):
$$\mathrm{a=\frac{\cos\lambda_{0}}{2\sin^{2}\lambda_{0}} \frac{H}{R}\frac{g}{\Omega}}$$
il vient numériquement $ \mathrm{V_{d}={69,3}{m.s^{-1}}} $ dans le modèle linéaire. Le sens de la dérive est prévu par le modèle linéaire, mais la valeur est environ vingt fois trop élevée. Si nous nous contentons d’évaluer l’ordre de grandeur (question [II.6.c]), nous obtenons une valeur plus faible:
$$\mathrm{\tilde{V}_{d}={19,4}{m.s^{-1}}}$$

Correction

On trouve, avec la valeur corrigée, une vitesse de dérive de $ \mathrm{{6,9}{m.s^{-1}}} $. La valeur obtenue est maintenant plus satisfaisant pour le modèle linéaire mais encore trop élevée. Par contre l’ordre de grandeur est inférieur à la valeur observée.
On peut donc tenter d’affiner la modélisation en recherchant par exemple une solution de type soliton. Un indice important étant la très longue durée de vie de la grande tache rouge.

Nous constatons que les ovales blancs et les ovales bruns dérivent vers l’est ce qui n’est pas prévu par la théorie linéaire que nous avons développée. Remarquons que le rayon de Rossby prenant en compte la valeur effective de la pesanteur est de $ {6000}{km} $ et est comparable au rayon de ces taches, leur durée de vie élevée suggère l’existence d’un mécanisme d’entretien.
En conclusion, le modèle développé ici semble insuffisant pour décrire le comportement des taches de Jupiter.

  1. Il ne faut donc pas pousser l’analogie avec la mécanique trop loin et tenter d’identifier le mouvement d’une particule dans un puits de potentiel.

Concours Physique Modélisation ENS de Cachan et École Polytechnique (PSI) 2000 (Énoncé)

L’usage de calculatrices électroniques de poche à alimentation autonome, non imprimantes et sans document d’accompagnement, est autorisé pour toutes les épreuve d’admissibilité, sauf pour les épreuves de français et de langues. Cependant, une seule calculatrice à la fois est admise sur la table ou le poste de travail, et aucun échange n’est autorisé entre les candidats.
On rencontre dans la nature des structures propagatives qui ne subissent pas de déformation lors de leur mouvement.
C’est le cas notamment de la Grande Tache Rouge de Jupiter dont la stabilité est étonnante (inchangée depuis les observations de Galilée il y a plus de 300 ans).
L’objet de ce problème est de proposer une explication de cette structure par une modélisation en termes d’ondes. Pour ce faire, nous allons montrer que des équations comportant simultanément des termes non-linéaires et des termes fortement dispersifs présentent des solutions particulières appelées solitons qui satisfont à de telles critères de propagation sans déformation.
Dans la première partie du problème, un établit les équations de base de la dynamique des atmosphères planétaires.
On étudie ensuite dans la deuxième partie le rôle de la rotation planétaire dans la formation de tourbillons stationnaires à grande échelle (cyclones et anticyclones) et celui de la forme sphérique des planètes dans les phénomènes de dérive associés. Dans une troisième partie, on met en évidence la solution solitaire dans le cadre d’une étude simplifiée. On confronte alors les résultats de ce modèle aux différents tourbillons observés à la surface de Jupiter.
Les résultats intermédiaires donnés dans l’énoncé peuvent être utilisés même s’ils n’ont pas été établis par le candidat, ce qui rend les différentes parties relativement indépendantes.
Il est demandé au candidat de rappeler sur sa copie, le numéro de la question avant de développer sa réponse.
Tournez la page S.V.P.
On s’intéresse ici à des écoulements supposés parfaits d’un fluide incompressible, homogène de masse volumique μ0. Ces écoulements planétaires ont une échelle caractéristique horizontale L très supérieure à leur épaisseur caractéristique H. La planète étudiée, supposée sphérique, est en rotation autour de son axe des pôles à la vitesse angulaire $ {\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\Omega}}} $ par rapport au référentiel planétocentrique Rp* supposé galiléen et on utilise le repère de projection local Axyz (figure 1), lié à la planète, où A est la projection du point courant M sur la planète, Az représente la verticale locale, avec $ \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{OA}}}=R{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}} $.
Ay est dirigé vers le Nord et Ax vers l’est.
On suppose L petit devant le rayon R de la planète pour pouvoir confondre localement la surface de la planète avec son plan tangent en A, A étant repéré par sa latitude λ. On pose f = 2Ωsinλ.
Le champ de pesanteur local,$ \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{g}}}=-g{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}} $, inclut les forces d’inertie axifuges, et sera supposé uniforme.
On note: $ \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{H}= \partial_{x}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{x}+\partial_{y}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{y}} $ la projection horizontale de l’opérateur “nabla”.
On note enfin $ \mathrm{\tilde{P}} $ la variation caractéristique de pression associée à l’écoulement, $ \mathrm{\tilde{U}} $ la vitesse horizontale caractéristique, $ \mathrm{\tilde{W}} $ la vitesse verticale caractéristique, et $ \mathrm{\tilde{T}} $ l’échelle de temps caractéristique de l’écoulement.
On modélisera la couche fluide étudiée comme étant limitée par une surface solide zs = 0 (limite inférieure) et par une surface libre zl = h(x, y, t) (limite supérieure) où la pression est P0.
On note $ \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{V}}}={\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}+w{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}} $ la vitesse au point M dans le référentiel lié à la planète et on pose pour alléger les notations:$ \mathrm{{\displaystyle \frac{\partial u}{\partial x}=\partial_{x}u=u_{X}}} $. (On lira donc par exemple: $ \mathrm{{\displaystyle v_{xy}=\frac{\partial^{2}v}{\partial x \partial y}}} $ ou $ \mathrm{{\displaystyle u_{t}=\frac{\partial u}{\partial t}}} $).
On appelle cyclone tout tourbillon dont la rotation se fait avec une composante positive sur l’axe des pôles orienté du sud vers le nord et anticyclone tout tourbillon dont la rotation se fait avec une composante négative sur ce même axe.

Première partie: Obtention des équations géostrophiques

Avec les notations précédentes les équations du mouvement s’écrivent alors dans le référentiel lié à la planète:
$$\mathrm{\frac{d{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}{dt} +{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{\left(\frac{P}{\mu_{0}}\right)}}} +{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{a}}}_{CH}={\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{0}}}}\:\:\:\:\: \text{(Projection horizontale)} \label{Eq1}$$

$$\mathrm{\frac{dw}{dt}+\partial_{z}\left(\frac{P}{\mu_{0}}\right) g+a_{CV}=0}\:\:\:\:\:\:\: \text{(Projection verticale)} \label{Eq2}$$

Que représentent les termes$ \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{a}}}_{CH}} $ et aCV ?

Expliciter ces termes en fonction de Ω, λ, u, v et w.

À quelle condition sur $ \mathrm{\tilde{U}} $ peut-on négliger aCV devant g, compte-tenu des valeurs numériques données en quatrième partie ? On supposera cette condition réalisée dans toute la suite.

Comment s’écrit la conservation locale de la masse fluide ? (équation (3)).

En déduire que $ \mathrm{{\displaystyle \tilde{W}\approx \frac{H}{L}\tilde{U}}} $.

On considère désormais des écoulements situés hors de la zone équatoriale. À partir de l’équation ([Eq1]) établir que dans les deux cas où $ \mathrm{\tilde{T}\ll f^{-1}} $ ou $ \mathrm{\tilde{T}\gg f^{-1}} $ on a:
$$\mathrm{\frac{\tilde{U}}{\tilde{T}}\leq \frac{\tilde{P}}{L\mu_{0}}.}$$

En admettant que ce résultat reste valable à toute échelle de temps $ \mathrm{\tilde{T}} $, en déduire que le premier terme de l’équation ([Eq2]) est négligeable devant le deuxième, leur rapport étant au plus de l’ordre de $ \mathrm{{\displaystyle \left(\frac{H}{L}\right)^{2}}} $.

Déterminer alors l’expression de P(x, y, z, t) en fonction de P0, μ0, g, h(x, y, t) et z et en déduire que $ {{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{P}}} $ est directement lié à $ \mathrm{{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{h}}}} $ par: $ {{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{P}}}=\mu_{0}g{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{h}}} $ (équation (4).

Montrer alors qu’il est cohérent de s’intéresser à des écoulements où $ \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}} $ ne dépend pas de l’altitude z.

On considère donc un écoulement où la vitesse horizontale ne dépend pas de l’altitude z et on cherche à exploiter la conservation de la masse afin de relier grâce à elle les variations de h avec celles de $ \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}} $.
En intégrant selon z la relation de conservation de la masse, établir une relation liant w(h), h et $ \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}} $.
On admet alors (on ne demande pas d’établir ce résultat) que la condition aux limites à l’interface libre sur la vitesse se traduit par $ \mathrm{{\displaystyle w(h)=\frac{dh}{dt}}} $.

Déduire de tout ce qui précède que le système d’équations régissant l’écoulement peut s’écrire:
$$\mathrm{\frac{d{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}}{dt}+f{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}{\wedge}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H} +{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}\,\mathrm{(gh)}}}={\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{0}}}} \label{Eq5}$$

$$\mathrm{\partial_{t}h+{{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{\mathrm{H}}{{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}\mathrm{\left(h.{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}\right)}}}=0.} \label{Eq6}$$

Deuxième partie: Modèle de Saint-Venant

Dans cette partie, on étudie quelques solutions possibles des équations ([Eq5]) et ([Eq6]) dans le cadre d’une linéarisation des équations pour de faibles vitesses et de petites modifications de hauteur: h = H + η avec η/H ≪ 1 (on rappelle que H est constant et uniforme).
On pose alors $ \mathrm{\xi=\left({\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{H}{\wedge}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}\right){{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}=\partial_{x}v-\partial_{y}u =v_{x}-u_{y} }$, projection verticale de la vorticité.

Réécrire les équations ([Eq5]) et ([Eq6]) compte-tenu des hypothèses ci-dessus. On obtient les équations (5’) et (6’).

On néglige d’abord les effets liés aux variations de latitude. On considère donc ici en première approximation que f est constant égal à f0 (questions [Il.2.] et [Il.3.]). Établir alors la solution stationnaire des équations (5’) et (6’) en déterminant $ \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}} $ et ξ en fonction de η et des constantes du problème (solution dite géostrophique).
Décrire le champ de vitesse associé à un profil de hauteur η(r) à symétrie de révolution, en creux (η < 0, et minimum sur l’axe) ou en bosse (η > 0 et maximum sur l’axe). On précisera le caractère cyclonique ou anticyclonique des écoulements étudiés, et on présentera une cartographie de l’écoulement associé à chaque profil.

On cherche à présent à déterminer l’échelle caractéristique des écoulements instationnaires séparant les domaines où prédominent l’effet de la rotation de la planète et l’effet de la gravité.

En négligeant tout d’abord l’effet de la rotation montrer que (5’) et (6’) conduisent à une équation de propagation pour η faisant apparaître une vitesse de propagation c dont on donnera l’expression.

En considérant une solution onde plane progressive harmonique de pulsation ω et de vecteur d’onde $ \mathrm{{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{k}}}} $, donner la relation de dispersion associée ω(k). Préciser alors à quelle condition sur ω l’approximation précédente est valable (effets de la rotation négligeables) et en déduire que les longueurs d’onde associées sont petites devant une longueur caractéristique 2πLR, où LR est appelé rayon de Rossby, rayon dont on donnera l’expression. On s’intéresse dans la suite à des écoulements de taille caractéristique supérieure à LR.

Si on considère un écoulement géostrophique de vitesse caractéristique U et de taille caractéristique LR, donner l’expression de l’amplitude caractéristique ηc des variations de hauteur. Faire l’application numérique avec les données de la partie IV (tableaux 1 et 2) et commenter.
tude plus détaillée de l’influence de la latitude
On s’intéresse à présent à l’effet des variations de latitude: les mouvements ont lieu au voisinage d’un point A0 de latitude λ0, choisi comme origine. On considère qu’ils ont lieu dans le plan tangent à la planète en A0, avec un paramètre de Coriolis f dépendant alors de y au premier ordre en y/R.
Établir dans ce cadre que f = f0 + βy et déterminer l’expression de β en fonction de Ω, λ0 et R .On considère alors que βy/f0 ≪ 1.
Le système linéarisé obtenu à partir des équations ([Eq5]) et ([Eq6]) s’écrit donc:

$$\left\{ \begin{array}{ll} \mathrm{u_{t}-(f_{0}+\beta y)v=-g\eta_{x}} & \:\:\:\:(5'') \\ \mathrm{v_{t}+(f_{0}+\beta y)u=-g\eta_{y}} & \:\:\:\:(5''') \\ \mathrm{\eta_{t}+H(u_{x}+v_{y})=0 }& \:\:\:\:(6'') \end{array} \right.$$

Déterminer la solution stationnaire des deux premières équations au premier ordre en βy/f0 (solution géostrophique généralisée).

Que donne alors la conservation de la masse ? En déduire qu’une telle solution doit être modifiée et rendue dépendante du temps (solution quasi-géostrophique). Pour déterminer cette solution quasi-stationnaire, on suppose que les dérivées temporelles de u et de v sont des perturbations d’ordre 1 qui se calculent à partir de la solution géostrophique d’ordre zéro (démarche par approximations successives).

Montrer alors en reprenant la démarche précédente que η satisfait à l’équation:
ηt − aηx − b(ηxx + ηyy)t = 0
et donner l’expression des coefficients a et b ainsi que leurs dimensions.

Par une étude d’ordre de grandeur, simplifier cette équation dans le cas de structures de taille très supérieure à LR. En déduire que de telles structures se propagent sans déformation dans une direction que l’on précisera. À quelle vitesse de phase ?
tude qualitative de la dérive des tourbillons.
On se propose de retrouver le phénomène mis en évidence ci-dessus à partir d’un raisonnement plus qualitatif.

Théorème d’Ertel, interprétation

Un calcul simple, que l’on ne demande pas d’effectuer, à partir des équations ([Eq5]) et ([Eq6]) conduit à l’équation:
$$\mathrm{\frac{d}{dt}\left(\frac{\xi+f}{h}\right)=0} \label{Eq8}$$
où on rappelle que $ \mathrm{\xi=\left({\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{\nabla}}}_{H}{\wedge}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{U}}}_{H}\right){{\;\scriptscriptstyle \bullet}\,}{\overrightarrow{\vphantom{(^{1}}\mathrm{e}}}_{z}=\partial_{x}v-\partial_{y}u =v_{x}-u_{y} }$ est la projection verticale de la vorticité.

En tenant compte de l’incompressibilité et en raisonnant sur un petit cylindre matériel de fluide de masse constante m, de rayon r(t), d’axe vertical et d’épaisseur h(t) que l’on suit dans son mouvement, montrer qualitativement que ceci traduit la conservation de la projection verticale du moment cinétique dans un référentiel que l’on précisera.

On considère une particule de fluide se déplaçant en périphérie d’un tourbillon de rayon LR, à altitude η constante.
Montrer à partir de ([Eq5]) que dans ce cas $ \mathrm{{\displaystyle \frac{dU_{H}^{2}}{dt}=0}} $.
En utilisant ([Eq8]), préciser comment évolue |ξ| pour la particule lorsqu’elle passe du nord au sud du tourbillon (en un demi-tour) suivant qu’il s’agit d’un cyclone ou d’un anticyclone.
En admettant qu’on puisse encore écrire localement $ {\displaystyle \mathrm{|U_{H}|\approx \frac{r(t)}{2}|\xi(t)|}} $r(t) représente le rayon de courbure local, voisin de LR, de la trajectoire, étudier la variation de r(t) avec la latitude de la particule étudiée et en déduire la forme de cette trajectoire dans les deux cas (cyclone et anticyclone). En déduire que ces tourbillons dérivent lentement dans une même direction que l’on précisera. On présentera les résultats de cette discussion qualitative en dessinant la trajectoire de la particule étudiée sur un schéma.

En considérant la trajectoire de la particule étudiée ci-dessus comme réunion de deux demi-trajectoires de rayons légèrement différents, estimer la valeur de la vitesse de dérive Vd en fonction de β et LR en déterminant le déplacement effectué par la particule en un tour complet.
Comparer les résultats de cette discussion qualitative avec ceux obtenus en [II.5.]

Troisième partie: Recherche d’une solution sous forme de soliton

On s’intéresse à présent à nouveau à l’équation ([Eq7]).

Déterminer la relation de dispersion associée à cette équation. Des structures de type paquet d’ondes de taille comparable à LR satisfaisant à l’équation ([Eq7]) peuvent-elles subsister très longtemps ? Pourquoi ?
Pour expliquer la longévité observée de la Tache rouge, on est alors amené à considérer les non-linéarités et à étudier si leurs effets peuvent compenser les défauts précédents.

Comment faut-il choisir la taille caractéristique Lc et la durée caractéristique Tc pour pouvoir écrire l’équation ([Eq7]) sous la forme:
ητ − ηX − (ηXX+ηYY)τ = 0
où on introduit les variables sans dimension X = x/Lc, Y = y/Lc et τ = t/Tc.

En utilisant les résultats de la partie [Il.5.d.], justifier qu’on puisse écrire de façon approchée, à partir de ([Eq9]):
ητ − ηX − (ηXXX+ηYYX) = 0

Pour simplifier, on se restreint dorénavant à un modèle unidimensionnel suivant Ax, en supprimant le dernier terme de l’équation ([Eq10]). Décrire alors plus précisément l’effet du terme d’ordre trois sur les ondes étudiées en [Il.5.d.] ?

On introduit alors la hauteur réduite $ \mathrm{{\displaystyle \eta^{*}=\frac{\eta}{\eta_{c}}}} $ηc a été introduit en [Il.3.c.]. Le terme non-linéaire à rajouter s’écrit alors pour des écoulements de taille supérieure à LR: $ \mathrm{-\hat{\beta}\eta^{*}\eta^{*}_{X}} $$ \mathrm{{\displaystyle \hat{\beta}=\frac{\beta L_{R}}{f_{0}}}} $. En quoi ce terme brise-t-il la symétrie entre cyclones et anticyclones ?
L’équation ainsi obtenue:
$$\mathrm{\eta_{\tau}^{*}-\eta_{X}^{*} -\hat{\beta}\eta^{*}\eta_{X}^{*}-\eta_{XXX}^{*}=0,} \label{Eq11}$$
s’appelle équation de Korteweg-De Vries.
Par un raisonnement qualitatif, montrer que l’introduction du terme non-linéaire revient à considérer que la vitesse de phase des ondes étudiées en [Il.5.d.] dépend de l’amplitude de ces ondes. En raisonnant sur un paquet d’ondes de forme simple et d’extension spatiale limitée, montrer alors que cette dépendance de la vitesse vis-à-vis de l’amplitude ne peut compenser les effets du terme du troisième ordre sur le paquet d’onde que pour un type de tourbillons (cyclones ou anticyclones ?) et brise ainsi la symétrie entre ces deux types d’écoulements.
Nous allons à présent déterminer une solution de l’équation de Korteweg-De Vries qui correspond à cette propagation sans déformation où non-linéarités et dispersion se compensent: le soliton, en utilisant une méthode graphique et une analogie avec la mécanique.
On cherche une solution propagative de la forme: η* = η*(u) avec u = X + (1 + c1)T et c1 > 0.
Montrer alors qu’on a:
$$\mathrm{c_{1}\eta^{*}-\hat{\beta}\frac{\eta^{*2}}{2}-\eta^{*}_{uu}=A} \label{Eq12}$$
A est une constante.

Mettre cette équation sous la forme:
$$\mathrm{\eta^{*}_{uu}=-\frac{dV}{d\eta^{*}}} \label{Eq13}$$
V est un “potentiel” que l’on écrira. Quelle analogie mécanique cela vous suggère-t’il ? Préciser la correspondance entre les variables de la mécanique et celles du problème formulé ici en regroupant les résultats dans un tableau.

On prend l’origine du potentiel pour η* = 0. En poursuivant l’analogie suggérée précédemment, quelle est l’énergie totale du système équivalent dont l’évolution est paramétrée par η* et u.
On se place désormais dans le cas où A = 0.

Donner graphiquement l’allure de V(η*) et calculer ses racines que l’on notera dans un ordre croissant η1, η2 et η3.

Montrer en utilisant l’analogie mécanique que l’énergie totale doit être choisie d’une façon unique que l’on précisera, sachant que l’on cherche un soliton, solution spatialement localisée. Décrire le “mouvement” mécanique correspondant.

Montrer que l’on a alors:
$$\mathrm{\frac{1}{2}(\eta_{u}^{*})^{2} =\frac{\hat{\beta}}{6}\eta^{*2}\left(\eta_{3}-\eta^{*}\right)} \label{Eq14}$$
et chercher une solution sous la forme $ \mathrm{{\displaystyle \eta^{*}=\alpha\frac{1}{\cosh^{2}\delta u}}} $ où l’on déterminera α et δ en fonction de η3.

Écrire la solution complète η*(X, τ) en fonction de η3 et $ \hat{\beta} $. Tracer graphiquement l’allure grossière de la solution à un temps donné en fonction de X. La principale caractéristique du soliton est sa forme invariante au cours du temps bien que des contributions dispersives soient incluses dans l’équation ([Eq11]). Déterminer la vitesse de propagation du soliton en fonction de son amplitude, en variables sans dimensions puis en variables réelles dimensionnées.

Les choix c1 < 0, ou A non nul conduiraient-ils à des conclusions différentes ?

Quatrième partie: Application à l’étude des taches de Jupiter

Le tableau [Tableau1] ci-dessous regroupe les données concernant Jupiter, et le tableau [Tableau2] résume les caractéristiques observées des quatre types de taches de Jupiter.
Rayon R en 71400
Hauteur d’atmosphère H en 10
Rotation propre Ω en $ \mathrm{1,763.{10}^{-4}} $
pesanteur g en 26,40
Nom Latitude Nature
22°S Anticyclone >300 18000 3 vers l’ouest 50
19°N Anticyclone 2 à 5 8000 2.5 vers l’ouest
34°S Anticyclones 50 6000 4 vers l’est 30
14°N Cyclones 30 4000 2.5 vers l’est
Calculer le rayon de Rossby LR et la vitesse de dérive Vd à la latitude de la Grande Tache Rouge.

En fait, la masse volumique de l’atmosphère de Jupiter n’est pas uniforme mais dépend de l’altitude. On montre que celle stratification conduit essentiellement à remplacer g par une pesanteur corrigée valant approximativement g/10. En déduire la nouvelle vitesse de dérive et commenter.

Commenter de manière critique les autres aspects du tableau 2 à partir de l’étude précédente.

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