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Concours Physique II École Polytechnique (PC) 2001 (Corrigé)

Ecole Polytechnique – ESPCI

Deuxième composition de physique ; année 2001 ; filière PC
Première partie : Propagation d’une onde sonore dans un tuyau.
1. Équation d’Euler, en négligeant la pesanteur : ρDvDt=gradP. L’approximation acoustique (on ne garde que les termes d’ordre 1), et le fait que P = P0 + p, donnent alors vt+1ρ0px=0 (1)
2. a) Masse contenue à l’instant t dans une tranche [x,x+dx] : dM(t) = ρ(x,t) S(x,t) dx. Elle ne peut varier que par les flux de masse en x et x+dx :
d(dM)dt=+ρ(x,t)S(x,t)v(x,t)ρ(x+dx,t)S(x+dx,t)v(x+dx,t)
D’où l’équation t(ρS)+x(ρSv)=0 (2)
b) L’équation d’Euler est une équation locale, valable en tout point du fluide. Elle est indépendante des conditions aux limites.
c) (2) s’écrit t(ρS)+x((ρ0+δρ)(S0+δS)v)=0 ; S0 étant indépendante de x (énoncé), et en ne gardant que les termes d’ordre 1, il vient : t(ρS)+ρ0S0vx=0 (2’).

  1. a) On dérive (1) par rapport à x : 2vxt+1ρ02px2=0 (1’’)
(2’) peut aussi s’écrire : (dρdPS+dSdPρ)Pt+ρ0S0vx=0 ; au premier ordre (et comme Pt=pt) on a alors : (dρdPS0+dSdPρ0)pt+ρ0S0vx=0. On dérive par rapport à t : (d2ρdP2S0+d2SdP2ρ0)(pt)2+(dρdPS0+dSdPρ0)2pt2+ρ0S02vtx=0, et en ne gardant que les termes du premier ordre : (dρdPS0+dSdPρ0)2pt2+ρ0S02vtx=0 (2’’)
La combinaison de (1’’) et (2’’) donne alors 2px21c22pt2=0 avec 1ρ0c2=1ρ0dρdP|p=0+1S0dSdP|p=0.
b) Un terme lié aux propriétés élastiques du fluide, l’autre à celles du solide constituant le tuyau.
c) (α) par les propriétés des deux (β) par les propriétés du fluide
(γ) par les propriétés du solide (δ) par les propriétés des deux
Pour un instrument à vent, on est dans le cas (β) : l’influence des parois de l’instrument de musique sur le son émis est donc négligeable.
Deuxième partie : Notes émises par un instrument à vent.
1. a) Pour x<0, on aura {p=p1=pIexp[j(ωtkx)]+pRexp[j(ωt+kx)]v=v1=1Z{pIexp[j(ωtkx)]pRexp[j(ωt+kx)]}, où l’on a posé Z = ρ0c et k=ωc, et pour x>0 : {p=p2=pTexp[j(ωtkx)]v=v2=pTZexp[j(ωtkx)].
Pour la suite, on note S1 et S2 les sections du tuyau.
RFD à une tranche de fluide [–ε,+ε] : dmaG=P1(ε,t)S1+P2(0,t)(S2S1)P2(ε,t)S2. On fait ε 0 : le membre de gauche tend vers zéro (aG finie, et dm0), les P0 s’éliminent à droite et il reste finalement : p1(0,t)=p2(0,t)t (première condition à l’interface).
Conservation de la masse pour la même tranche [–ε,+ε] : dm=ρ(0,t)[S1ε+S2ε], donc d(dm)dt=ρt(0,t)ε(S1+S2)=ρ(ε,t)v1(ε,t)S1ρ(ε,t)v2(ε,t)S2. Puis ε0 : le membre de gauche 0 ; et il reste ρ1v1S1=ρ2v2S2 en x = 0, ∀t. En ne gardant que les termes d’ordre 1, on peut en fait remplacer ρ1 et ρ2 par ρ0 et on a alors la deuxième condition à l’interface : v1(0,t)S1=v2(0,t)S2t.
Remarque : si S1S2, il y a discontinuité des vitesses en x = 0 (de toutes les façons, c’est une modélisation approchée, les ondes ne peuvent être planes en réalité au voisinage de la discontinuité).
On reporte ces deux conditions dans les expressions des ondes, et on obtient : {pI+pR=pTS1(pIpR)=S2pT, dont la résolution donne {r=pRpI=S1S2S1+S2=1χ21+χ2t=pTpI=1+r=2S1S1+S2=21+χ2. On note que ces coefficients sont réels, donc, si on prend pI réel, pR et pT le sont aussi.
Vecteur densité de courant d’énergie sonore de l’onde incidente : πi=p2IZcos2(ωtkx)ex, soit en valeur moyenne dans le temps πi=p2I2Zex. D’où la puissance moyenne transportée par cette onde :Ii=p2IS12Z.
De même Ir=p2RS12Z pour l’onde réfléchie et It=p2TS22Z pour l’onde transmise.
Donc {R=IrIi=r2=(1χ21+χ2)2T=ItIi=S2S1t2=4χ2(1+χ2)2 ; on note bien sûr que R + T =1 (conservation de l’énergie).
b) Le coefficient R atteint son minimum (qui est nul) pour χ = 1 : il n’y a alors pas d’onde réfléchie, ce qui est normal puisqu’il n’y a en fait aucune discontinuité (Φ1 = Φ2).
c) Si χ 0 à Φ1 donné : correspond à Φ2 << Φ1 et donc à un tuyau fermé. On a alors r = 1, donc pR = pI et par conséquent v1(x=0,t) = 0 ∀t.
Si χ ∞ à Φ2 donné : correspond à Φ2 >> Φ1 et donc à un tuyau ouvert. On a alors r = –1, donc pR = –pI et par conséquent p1(x=0,t) = 0 ∀t.
2. a) Dans une onde stationnaire, nœuds et ventres alternent régulièrement tous les λ4. Pour des conditions aux limites paires, on a donc L=nλn2 avec n ∈ *. Or λn=cνn, donc νn=nc2L. Le fondamental a pour fréquence ν1=c2L.
Pour des conditions aux limites impaires, L=(2n+1)λn4 avec maintenant n ∈ . Donc νn=(2n+1)c4L. Le fondamental a pour fréquence ν0=c4L.
b) Flûte : conditions paires ; L = 51,5 cm
Clarinette : conditions impaires donc, à L égales, son fondamental est plus bas que celui de la flûte (et plus précisément fréquence moitié)
Orgue : les valeurs correspondent à des conditions paires.
c) C.L. paires : νn+1νn=c2L ; C.L. impaires : νn+1νn=c2L. Donc notes régulièrement espacées dans les deux cas, avec un écart de c2L entre deux harmoniques successifs, dans les deux cas.
Troisième partie : Influence du diamètre du tuyau.
1. a) Y(y) et Z(z) décrivent la variation de l’amplitude avec y et z (onde non plane) ; le terme ei(kxωt) traduit le caractère harmonique de l’onde et sa propagation selon x’x.
b) La vitesse normale doit être nulle sur les parois (condition de non pénétration). En utilisant alors l’équation d’Euler à 3D, qui, en ne gardant que les termes d’ordre 1, devient ρ0vt=gradP=gradp, on obtient en particulier {vy=1iρ0ωY(y)Z(z)ei(kxωt)=0poury=0ouD,tvz=1iρ0ωY(y)Z(z)ei(kxωt)=0pourz=0ouD,t. Ce n’est possible que si Y(y=0)=Y(y=D)=0 et Z(z=0)=Z(z=D)=0.
c) On reporte l’expression de p(x,y,z,t) dans l’équation d’onde et on divise tout par Y(y)Z(z) : Y(y)Y(y)+ω2c2=k2Z(z)Z(z)y,z. Le membre de gauche ne dépend que de y, celui de droite que de z, donc l’expression est égale à une constante K1. D’où Y(y)+(ω2c2K1)Y(y)=0y. Il ne peut y avoir de solution non identiquement nulle et vérifiant les conditions du b) si ω2c2K10 ; on pose donc ω2c2K1=K22, avec K2 ∈ +*. D’où Y(y)=C1cos(K2y)+C2sin(K2y) et Y(y)=C1K2sin(K2y)+C2K2cos(K2y).
La condition Y(y=0)=0 donne C2 = 0. Et la condition Y(y=D)=0 donne alors K2D=aπavec a entier. D’où maintenant K1=ω2c2a2π2D2, et donc Z(z)+(ω2c2a2π2D2k2)Z(z)=0z. Même raisonnement que ci-dessus : le contenu de la parenthèse doit être strictement positif : ω2c2a2π2D2k2=K23 avec K3 ∈ +*. Et de même K3D=bπ avec b entier. D’où la relation de dispersion ω2=k2c2+π2c2D2(a2+b2) avec a et b entiers. Une onde plane correspond à a = b = 0.
d) Cette relation se met sous la forme ννc=a2+b2+(kDπ)2. νc est la fréquence de coupure pour les modes {1,0} et {0,1} : il n’y a pas d’onde de la forme cherchée de fréquence inférieure à νc dans ces deux modes.
e) Pour identifier les courbes : on regarde l’ordonnée à kD = 0.
Courbe 1 : mode {0,0} Courbe 2 : modes {1,0} et {0,1}
Courbe 3 : mode {1,1} Courbe 4 : modes {2,0} et {0,2}
2. a) Si les C.L. sont paires, on a kn=nπL avec n ∈ *. Si elles sont impaires, on a kn=(2n+1)π2L avec n ∈ . Dans les deux cas, les kn sont équidistants. Donc, si dνdk= Cte, alors les fréquences des divers harmoniques sont équidistantes elles aussi, et l’instrument est harmonieux. Le seul mode transverse autorisé est alors le mode {0,0} (onde plane). Il ne faut donc pas faire jouer à l’instrument de note de fréquence supérieure à νc, sous peine de voir apparaître des modes non harmonieux. Donc νM = ϖc.
b) Pour D = 10 mm, νM ≈ 17 kHz, soit l’ordre de grandeur des notes audibles les plus aiguës : il ne servirait à rien de prendre D plus grand, et si on prenait D plus petit, on perdrait des notes du côté des aigus.
c) Si les C.L. sont paires, νn=nDLνc avec n ∈ *. La condition νn < νc laisse alors N=E(LD)notes harmonieuses possibles. Si elles sont impaires, νn=(2n+1)D2Lνc avec n ∈ . La condition νn < νc donne alors N=E(LD+12). Comme L >> D, la richesse dépend très peu des conditions aux limites. Pour le cor d’harmonie, N ≈ 400 et pour la flûte, N ≈ 50 (en prenant dans les deux cas D ≈ 10 mm).
Quatrième partie : rôle du pavillon.
1. a) On reprend (2) avec S(x,t) = S0(x), ce qui donne, à l’ordre 1 : S0(x)ρt+ρ0x(S0(x)v)=0. On développe la dérivée, divise par S0(x) pour arriver à ρt+ρ0vx+ρ0v1S0(x)dS0dx=0. (1) est toujours valable 2vxt+1ρ02px2=0 et par ailleurs 2ρt2+ρ02vtx+ρ0vt1S0(x)dS0dx=0. Ce qui conduit, avec (1), à 2ρt22px2px1S0(x)dS0dx=0.
Enfin 2ρt2=t[dρdPPt]=dρdP2pt2+(pt)2d2ρdP2 ; le deuxième terme étant d’ordre 2, on le néglige, et on arrive à l’équation d’onde 2px21c22pt2+1S0dS0dxpx=0 avec 1c2=dρdP|p=0.
Pour le pavillon exponentiel, elle s’écrit 2px21c22pt2+2βpx=0.
b) On considère ici une onde harmonique plane (implicite dans l’énoncé) ; on la cherche sous la forme p=C5ei(Kxωt)ω ∈ +* et K ∈ . L’équation d’onde donne alors K22iβKω2c2=0. L’onde ne peut se propager que si K a une partie réelle non nulle, ce qui implique un discriminant Δ=4(ω2c2β2)>0. La condition de propagation s’écrit donc ν>νP=βc2π.
Et K=iβ±ω2c2β2, donc p(x,t)=C5eβxei[±ω2c2β2ωt].
Le signe ± correspond au sens de propagation (signe + pour une propagation vers l’extérieur du pavillon). L’amplitude de la surpression décroît en eβx, ce qui est normal étant donné que l’énergie de l’onde se répartit sur une surface de plus en plus grande au cours de la propagation.
Le nombre d’onde réel est alors K=ω2c2β2, ce qui peut s’écrire aussi ννP=1+K2β2.
c) β=1LPlnΦϕ2,17, et donc νP ≈ 117,3 Hz.
2. a) Pour le cor sans son pavillon, on reprend l’expression de T trouvée au II.1.a : T=4χ2(1+χ2)2 avec χ2=4πϕ28840. D’où T ≈ 4,52.10-4.
Pour le cor avec son pavillon, et en admettant que la raccord tuyau–pavillon ne donne pas lieu à une réflexion, on a χ2=4πΦ213,25 et donc TP ≈ 0,261. On voit l’intérêt du pavillon (~adaptation d’impédance).
b) Si p=Acos(kxωt), alors v=Aρ0ccos(kxωt) et donc le vecteur densité de courant d’énergie sonore vaut π=A2ρ0ccos2(kxωt) et donc I=π=A22ρ0c si A est l’amplitude de la surpression.
c) IEdB=10logIEI0I0 est l’intensité de référence. D’où IE=I010IEdB10=10–4 W.m–2.
Donc, pour le corps sans pavillon, l’intensité de l’onde incidente dans le corps de l’instrument est I=IET0,22 W.m–2. On en déduit alors avec le b) que A ≈ 180 Pa. A << 105 Pa donc on est bien dans le cadre de l’approximation acoustique, qui avait été utilisée. On y sera encore davantage, a fortiori, pour l’instrument avec son pavillon.
d) Les notes graves (ν << νP) ne peuvent se propager dans le pavillon : elles restent sous forme d’ondes stationnaires dans le tuyau. On peut donc dire qu’elles ne « voient » que le tuyau.
Les notes aiguës (ν >> νP) se propagent dans le pavillon et on a même ννPKβ (voir figure en haut de la page) ou encore Kωc comme pour une OPPH en milieu libre. On ne peut donc pas dire que ces ondes « voient » vraiment le pavillon, elles « voient » en fait l’ensemble de la longueur de l’instrument, LC +LP.
Si Φ augmente, toutes choses étant égales par ailleurs, β augmente et donc νP aussi. Il y a donc moins de notes émises. Par contre, T augmente et donc l’intensité des notes émises augmente.
Le rôle principal du pavillon apparaît donc être l’adaptation d’impédance entre le tuyau et l’air extérieur, de manière à ce que le son transmis à l’extérieur soit plus intense.

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