Loading [MathJax]/jax/output/CommonHTML/jax.js

Recherche sur le blog!

Affichage des articles dont le libellé est MP*. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est MP*. Afficher tous les articles

Concours Physique ENS Lyon, Cachan (MP*) 1998 (Corrigé)

Corrigé ENS 1998 - Physique MP
Première partie : Formation des étoiles
1.1 Nuage gravitationnellement lié
1.1.1 Les dimensions des grandeurs G, M, R conduisent à résoudre
GαMβRγ(L3M1T2)α(M)β(L)γT{α=1/2β=1/2γ=3/2}
l'expression cherchée est t0=R3GM
1.1.2 Quand on ajoute une masse dm à une sphère de rayon r et de masse m, l'énergie potentielle gravitationnelle augmente de dEP=Gmrdm soit EP=M0Gmrdm
(ceci en vertu du théorème de Gauss et de la symétrie sphérique la masse totale est localisée au centre)
La masse volumique uniforme permet d'éliminer r au profit de m: r=R(mM)1/3
Donc finalement EP=GRM1/3M0m2/3dm=3GM25R
1.1.3 L'énergie interne d'un gaz parfait monoatomique est U=3MkT2mH; car MmH est le nombre de particules (on a mH ≈ mp). Si l'énergie totale EP + U est négative le nuage est gravitationnellement lié.
1.1.4 On en déduit que les nuages se fragmentent si : 3GM25R>3MkT2mH
soit en fonction de la masse volumique ρ et température T
G4πρR215>kT2mHR>RJ=15kT8πρGmH ou encore M>MJ=4/3πR3J
Si on se rappelle que kT est une énergie alors : R2JML2T2ML3(L3M1T2)M=L2; dimension correcte.
1.1.5 Pour T = 10 K et avec 1 atome d'hydrogène par cm3 RJ = 6,6.1017 m soit MJ = 103 M
Cette valeur fait penser que les étoiles se forment en "grappe" puis se séparent ensuite.
1.1.6 La conservation de l'énergie totale de la couche i s'écrit
dEP+dEc=Gmridmi+1/2dmi˙r2i=Gmri0dmi ˙r2i=2Gm(1ri1ri0)
où m est la masse contenue dans la sphère de rayon ri(t) et qui est constante au cours du temps.
et dmi est la masse de la couche soit dmi=4/3πρir3iqui est également constante en fonction de t.
Si on pose ri(t) = ri(0) cos2αi(t) alors en dérivant ˙ri=2˙αiri0cosαisinαi
d'autre part l'équation de conservation donne ˙r2i=2Gmri0(1cos2αi1)=2Gmri0tan2αi
On trouve ainsi que ˙α2icos4αi=2Gm4r3i0 soit encore : dαicos2αi=±2Gm4r3i0dt
On doit garder le signe + pour que ri diminue avec le temps
L'intégration de la dernière équation est élémentaire : (αi2sinαi4)t0=2Gm4r3i0(t0)
ce qui donne pour la durée d'effondrement la valeur tff=π42r3i0Gm; le modèle conduit bien à un e valeur indépendante de la couche envisagée puisque mr3i0.
Pour un nuage de densité uniforme initialement on a tff=π42R3GM, on constate temps d'effondrement est du même ordre de grandeur que le temps t0.
1.1.7 Avec un atome d'hydrogène par cm3 l'effondrement dure 1,1.108 ans quel que soit R.
1.2 Stabilité d'un nuage isotherme
1.2.1 L'équation fondamentale de l'hydrostatique et le théorème de Gauss donnent dPdr=ρGmr2
or dm=4πρr2drla relation de l'énoncé est donc équivalente à
d(4πr3P)dm=d(4πr3P)4πρr2dr=1ρr2(3r2P+r3dPdr)=3Pρ+rρdPdr=3PρGmr cqfd
1.2.2 Pour un gaz parfait 3Pρ=3PVM=3nRTM=2UM c'est le double de l'énergie interne massique.
1.2.3 l'équation (1) revient à écrire d(4πr3P)=2dU+dEp
Soit en intégrant sur tout le nuage 4πR3P(R)=2U+Ep
1.2.4 En exprimant l'énergie interne et l'énergie potentielle on obtient pour la pression de surface
4πR3P(R)=23MkT2mH3GM25R
soit P(R)=3MkT4πR3mH3GM220πR4
d'où le graphe ci-contre.
1.2.5 P(R)=0R=4GMmH15kT=2RJ3 (à M et T fixés RJ=2GMmH5kT)
Puisque R > RJ, le point figuratif est au delà de l'extrémum donc dP/dR < 0 c'est à dire que le nuage se contracte si P(R) augmente. L'amorçage de l'effondrement des nuages sur eux-même est sans doute dû à une explosion "proche" d'une super-novae.
1.3 Effondrement du nuage
1.3.1 La distance minimale est de l'ordre du rayon atomique (soit a ≈ 0,1 nm)., alors les atomes sont en contact. Le nombre de particules est alors le quotient des volumes, soit
MmH=4/3πR3f4/3πa3Rf=a(MmH)1/3
1.3.2 La pression de surface étant nulle on a P(R)=3MkT4πR3mH3GM220πR4=0kTmH=GM5R
Entre les états initial et final on a donc la relation kmH(TfTi)=GM5(1Rf1Ri)
Mais Ri >> Rf (1ere approximation) et Ti << Tf. (2eme approximation) donc kTfmH=GM5Rf
1.3.3 Les deux relations kTfmH=GM5Rf et Rf=a(MmH)1/3impliquent Tf=GM2/35akm4/3H
Si on veut Tf. < 105 K il faut M < 6.10-3 M. Le corps formé est une étoile "ratée" dont un exemple est la planète Jupiter.
1.3.4 Si Tf. >> 105 K il y a pénétration des nuages électroniques et les électrons ne sont plus liés à un noyau particulier. Il y a dégénérescence c'est à dire que l'on a un mélange de deux gaz: le gaz d'électrons et le gaz de noyaux (protons).
1.3.5 Dans l'hypothèse d'un gaz parfait 3/2kTe=1/2mev2e alors λe=hmeve=h3kmeTe
1.3.6 Les atomes étant ionisés le nombre de particules est doublé; alors certaines relations sont à modifier U=3MkTmH et Rf=λe(2MmH)1/3=h3kmeTe(2MmH)1/3
La relation qui donne la température finale est2kTemH=GM5Rfet conduit à kTe=3G2M4/3100(2)2/3h2mem8/3H
Pour atteindre une température de 107 K il faut M > 0,1 M..Les réactions nucléaires peuvent avoir lieu, le corps ainsi formé est une étoile.
Deuxième partie : Structure des étoiles
2.1 Ordres de grandeur
2.1.1 L'étoile rayonnant de façon isotrope: E=L4πD2 ce qui donne pour le soleil E ≈ 1,34 kW.m-2.
2.1.2 Un corps noir sphérique rayonne la puissance L=(σT4eff)4πR2soit pour le soleil Teff = 5740 K
2.1.3 On a simplement tKH=3GM25RLce qui fait seulement tKH ≈ 19 millions d'années pour le Soleil
2.1.4 On a cette fois fMc2=Ltnsoit pour f = 10-3 tn ≈ 15 milliards d'années pour le Soleil
Il faut conclure que l'énergie rayonnée par les étoiles a sa source dans les réactions nucléaires.
2.2 Les équations d'équilibre
2.2.1 dm=4πρ(r)r2dr et dPdr=ρ(r)Gmr2 (cf 1.2.1)
2.2.2 La coquille de rayon r et d'épaisseur dr génère une puissance [ε(r)ρ(r)].4πr2dr
Elle émet par rayonnement vers la surface, la puissance: L(r+dr)L(r)dLdrdr
A l'équilibre thermique on doit vérifier dLdr=4πr2ε(r)ρ(r)
2.3 Les équations d'état
2.3.1 La masse totale des noyaux de type i est xiM. Leur nombre est donc xiM/mi .
On en déduit que le nombre total de protons (et donc d'électrons) est izixiMmi
Le nombre total de particules (noyaux plus électrons) est alors N=ixiMmi+izixiMmi
Soit encore N=Mixi(1+zi)mi1μ=ixi(1+zi)μi cqfd.
2.3.2 Le quotient μi=mimpreprésente sensiblement le nombre de nucléons dans les noyaux de type i (car les masses du proton et du neutron dont voisines) Or pour les noyaux lours il y a à peu près autant de protons que de neutrons soit μi2zi.
On peut alors écrire 1μX(1+1)1+Y(1+2)2+ixi(1+zi)2zi2X+1,5Y
cr le dernier terme est négligeable car de l'ordre de ixi12<<2X+1,5Y
Pour le soleil le résultat précédent conduit à µ ≈ 0,58
2.3.4 Localement la loi des gaz parfaits s'écrit Pg=ρrT, avecr=constante des Gaz parfaitsmasse molaire du mélange
soit aussi r=constante de Boltzmanmasse moyenne d'une particule soit ici r=kM/N=kμmp, d'où Pg=ρkTμmp
2.3.5 On a pour une mole de gaz parfait Cv=Rγ1Cp=γRγ1 et dS=CpdTTVdPgT
soit pour une transformation isentropique γRγ1dTT=VdPgT=RdPgPg(dTdPg)ad=γ1γTPg
L'équation d'état implique Pg=ρkTμmpdρρ=dPgPgdTT
soit pour une transformation isentropique dρρ=dPgPgdTT=dPgPgγ1γdPgPg=dPgγPg
Ce qui s'intégre en Pgργ=cste
2.3.6 On intégre sur tout le domaine spectral : ur(T)=08πhν3c3dνehν/kT1=8πk4T4h3c30x3dxex1
et grâce au résultat fourni on trouve ur(T)=8πk4T4h3c3π415=4σT4c
2.3.7 On admet Pr=4σT43c=13ur; une pression est une force surfacique c'est aussi un travail par unité de volume donc c'est homogène une énergie volumique comme ur.
Remarque : pour un gaz parfait , la pression cinétique est aussi égale à u/3
2.4 Transport de l'énergie
2.4.1 Si P(x) est la probabilité de non-absorption sur un parcours de longueur x alors la probabilté de non-absorption sur un parcours de longueur x+dx sera le produit de P(x) par [1 - κρdx] (ce qui représente la probabilté de non-absorption sur un parcours dx) .
Alors P(x+dx) = P(x) + (dP /dx)dx = P(x) . [1 - κρdx] donc dPdx=κρPP=eκρx
La constante d'intégration devant permettre d'avoir P(0) = 1
2.4.2 Par définition la longueur moyenne parcourue par un photon avant d'être absorbé est :
0=0P()dx0P()d=(1κρ)20xexdx(1κρ)0exdx=1κρ
Pour le soleil on trouve ρ ≈ 1,4.103 kg.m-3 et 0 vaut environ 18 mm. C'est une longueur très petite à l'échelle du soleil, on peut considérer que les photons sont tous absorbés lorsqu'ils atteignent un élément de volume (un cube de coté quelques 0 ), donc cet élément de volume est un corps noir puisque parfaitement absorbant.
2.4.3
Les photons se déplacent à la vitesse c, donc ceux qui traversent dS pendant une durée Δt dans le sens positif de l'axe sont contenus dans le volume dS.cΔt situé à gauche de dS sur la figure.
Compte tenu de l'isotropie de l'espace, il n'y a que 1/6eme des photons qui se dirigent vers indiqué.
C'est photons ne correspondent pas tous à la même température, puisque T(r). En moyenne un photon parcourt 0 on peut dire qu'ils viennent d'une zone où la température est T(r - 0) et où la
densité volumique d'énergie a la valeur : 4σc[T(r0)]44σc[T44T3dTdr0]
Alors l'énergie qui traverse dS dans le sens positif pendant Δt vaut 2σ3c[T44T3dTdr0].cΔt.dS
L'énergie qui traverse dS dans le sens négatif pendant Δt vaut 2σ3c[T4+4T3dTdr0].cΔt.dS
Le bilan net en puissance sera FdS=2σ3c[8T3dTdr0].c.dS=16σT33κρdTdrdS
Donc pour une sphère de rayon r L(r)=FdS=F.4πr2=64πσr2T33κρdTdr cqfd
2.4.4 On obtient pour le Soleil L(R) ≈ 4.1026 W.m-2. Ce qui est la valeur observée.
2.5 Les modèles homologues
2.5.1 La définition m1(αR1)m0(αR0)=M1M0 indique que les longueurs sont homothétiques dans le rapport longueurdans(1)longueurdans(0)=R1R0 et que les masses le sont dans le rapport massedans(1)massedans(0)=M1M0
Les dimensions d'une masse volumique permettent de trouver immédiatement
ρ1(αR1)ρ0(αR0)=(M1M0)(R1R0)3
2.5.2 L'échelle de temps caractéristique est t0=R3GMon en déduit que les temps sont homothétiques dans le rapport : dur\'eedans(1)dur\'eedans(0)=(M1M0)1/2(R1R0)3/2
Les dimensions d'une pression (Masse.Longueur-1Temps-2) conduisent alors à la relation
P1(αR1)P0(αR0)=(M1M0)2(R1R0)4
Si la pression gazeuse est dominante la température est la température cinétique (eC = 3/2kT)
On en déduit que T1(αR1)T0(αR0)=(M1M0)2(R1R0)1
Si la pression de radiation est dominante la température est celle du rayonnement (du/dV=4σT4c)
On trouve alors que T1(αR1)T0(αR0)=(M1M0)1/2(R1R0)1
On exclut les cas intermédiaires où la convection n'est pas négligeable et qui a été écartée.
2.5.3 La première relation est : dLdr=4πr2ε(r)ρ(r)soit avec ε=ε0ρTndLdr=4πr2ε0Tnρ2
compte tenu des résultats le facteur d'homothétie est tel que
Si la pression gazeuse est dominante
L1(αR1)L0(αR0)=(R1R0).(R1R0)2(M1M0)2(R1R0)6.(M1M0)2n(R1R0)n=(R1R0)3n(M1M0)2+2n
Si la pression radiante est dominante
L1(αR1)L0(αR0)=(R1R0).(R1R0)2(M1M0)2(R1R0)6.(M1M0)n/2(R1R0)n=(R1R0)3n(M1M0)2+n/2
La 2eme relation est L(r)=64πσr2T33κρdTdr soit avec κ=κ0ρT7/2L(r)=64πσr2T13/23κ0ρ2dTdr
Donc si la pression gazeuse est dominante
L(αR1)L(αR0)=(R1R0)2.(M1M0)2(R1R0)6(M1M0)15/2(R1R0)15/2(R1R0)1=(M1M0)11/2(R1R0)1/2
Si la pression radiante est dominante
L(αR1)L(αR0)=(R1R0)2.(M1M0)2(R1R0)6(M1M0)15/4(R1R0)15/2(R1R0)1=(M1M0)7/4(R1R0)1/2
2.5.4 La compatibilité entre les résultats impose pour une pression gazeuse dominante
(R1R0)3n(M1M0)2+2n=(M1M0)11/2(R1R0)1/2(R1R0)5/2+n=(M1M0)7/2+2n(R1R0)=(M1M0)4n72n+5
et pour une pression de radiation dominante
(R1R0)3n(M1M0)2+n/2=(M1M0)7/4(R1R0)1/2(R1R0)5/2+n=(M1M0)3/4+n/2(R1R0)=(M1M0)2n34n+20
2.5.5 De même lorsque la pression gazeuse est dominante
on a L(αR1)L(αR0)=(M1M0)11/2(R1R0)1/2=(M1M0)11/2(M1M0)4n74n+10=(M1M0)18n+624n+10
et lorsque la pression de radiation est dominante
on a L(αR1)L(αR0)=(M1M0)7/4(R1R0)1/2=(M1M0)7/4(M1M0)2n38n+40=(M1M0)12n+738n+40
2.5.6 Les diagrammes expérimentaux conduisent à
masse-rayon.: log10R R0,9log10M M masse-luminosité: log10L L3,3log10M M
si la pression gazeuse est dominante (étoile froide, n=5) alors L(αR1)L(αR0)(M1M0)5
si la pression de radiation est dominante (étoile chaude n =18) L(αR1)L(αR0)(M1M0)1,6

Concours Physique ENS Lyon, Cachan (MP*) 1998 (Énoncé)

ENS 1998 - Physique MP
Formation et structure des étoiles
Les galaxies sont essentiellement constituées d'étoiles, corps gazeux très chauds et très denses et de gaz interstellaire, très froid et très peu dense. Le gaz interstellaire n'est pas uniformément réparti dans les galaxies mais constitue des entités distinctes, appelées nuages. Plusieurs arguments théoriques et observationnels indiquent que les étoiles ont une durée de vie limitée et que de nouvelles étoiles se forment en permanence à partir du gaz interstellaire.
Dans une première partie, nous étudierons un scénario simple d'effondrement gravitationnel d'un nuage interstellaire, qui constitue la base de modèles plus sophistiqués de formation d'étoiles.
La deuxième partie du problème sera consacrée à l'étude de la structure d'équilibre des étoiles telle qu'elle s'établit pendant la plus grande partie de leur vie. Les deux parties du problème et leurs différentes sections sont très largement indépendantes les unes des autres mais il est conseillé de les aborder dans l'ordre de leur présentation.
Une grande attention sera portée aux applications numériques et à leur examen critique, en particulier dans la deuxième partie, lors de laquelle le Soleil sera le plus souvent pris comme exemple. Les unités du système international étant mal adaptées à l'expression des grandeurs astronomiques, nous utiliserons des unités spécifiques de masse, de longueur et de puissance, définies ci-dessous. Nous recommandons d'employer ces unités dans les applications numériques.
Nom Symbole Valeur à utiliser
Masse solaire M 2,0 x 1030 kg
Rayon solaire R 7,0 x l 08 m
Luminosité solaire L 3,8 x 1026 W
Les constantes et les grandeurs physiques fondamentales nécessaires aux applications numériques sont rappelées ci-dessous.
Constante de gravitation G = 6,7 x 10-11 m3 kg-1 s-2
Constante de Planck h = 6,6 x 10-34 J s
Constante de Boltzmann k = 1,4 x 10-23 J K-1
Constante des gaz parfaits R = 8,3 x 10-11 J K-1 mol-1
Constante de Stefan σ = 5,7 x 10-8 Wm-2 K-4
Vitesse de la lumière dans le vide c = 3,0 x 108 m s-1
Masse du proton mp = 1,7 x 10-27 kg
Masse de l'électron me = 9,1 x 10-31 kg
Première partie : Formation des étoiles
On considère un nuage isolé à symétrie sphérique, de rayon R et de masse M. Il est constitué d'hydrogène atomique gazeux, considéré comme un gaz parfait.
1.1 Nuage gravitationnellement lié
Le nuage n'est soumis qu'à sa propre gravité et on néglige pour l'instant toute force de pression interne ou externe.
1.1.1 En raisonnant uniquement sur les dimensions des grandeurs physiques, construire une grandeur homogène à un temps, notée t0, en fonction des seules grandeurs G, M, R..
1.1.2 Exprimer l'énergie potentielle gravitationnelle EP d'un nuage sphérique de rayon R, de masse M et de masse volumique uniforme.
1.1.3 Le nuage, constitué d'atomes d'hydrogène, possède une température cinétique uniforme T. Quelle est son énergie interne U ? A quelle condition sur EP et U le nuage est-il gravitationnellement lié ?
1.1.4 En déduire qu'à masse volumique ρ et température T données, les nuages de rayon inférieur à une limite, appelée rayon de Jeans et notée RJ, que l'on précisera et dont on vérifiera l'homogénéité, se fragmentent.
1.1.5 Application numérique : Calculer le rayon de Jeans RJ et la masse de Jeans MJ correspondante d'un nuage sphérique de température uniforme T = 10 K, comportant 1 atome d'hydrogène par cm3.
1.1.6 Le nuage est découpé en couches sphériques concentriques, considérée chacune comme un système fermé. On s'intéresse au mouvement d'effondrement d'une couche, numérotée i, limitée à l' instant t par les rayons ri(t) et ri(t) + dr et de masse volumique ρi(t). Exprimer la conservation de l'énergie totale de la couche i, dont on supposera la vitesse d effondrement vi(t) nulle à l'instant initial. On pose ri(t) = ri(0) cos2αi(t) et on suppose que l'effondrement se poursuit jusqu'à un rayon nul. En déduire la durée tff d'effondrement, que l'on comparera au temps t0 obtenu en 1.1.1
1.1.7 Application numérique : Quel est le temps d'effondrement tff d'un nuage sphérique, de rayon R = 5 x 109 R, comportant un atome d'hydrogène par cm3 ?
1.2 Stabilité d'un nuage isotherme
On considère un nuage sphérique dont toutes les propriétés (masse volumique, température, pression, champ de vitesses...) possèdent la symétrie sphérique et on ne néglige plus les forces de pression.
1.2.1 En désignant par m(r) la masse contenue à l'intérieur de la sphère de rayon r et par P(r) la pression à la distance r du centre, montrer que la condition d'équilibre de la couche, de masse dm, limitée par les rayons r et r + dr conduit à la relation :
d(4πr3P)=(3PrGmr)dm (1)
1.2.2 Etablir que 3P/ρ est le double de l'énergie interne du gaz par unité de masse.
1.2.3 Intégrer l'équation (1) sur tout le nuage. En déduire une relation entre P(R) et les énergies interne, U, et potentielle gravitationnelle, EP, du nuage.
1.2.4 Exprimer en fonction de M, T et R la pression de surface P(R) qui assure l'équilibre du nuage et donner l'allure de la courbe P(R) à M et T fixées.
1.2.5 Le nuage, de rayon R, est initialement en équilibre. Que se passe-t-il si la pression externe augmente légèrement ?
1.3 Effondrement du nuage
On suppose que l'effondrement du nuage s'effectue dans des conditions telles que la relation entre énergie interne U et énergie potentielle gravitationnelle EP établie en 1.2.3 reste valable.
De plus, on néglige désormais le terme de pression de surface.
1.3.1 L'effondrement du nuage d'hydrogène atomique s'arrête lorsque la séparation entre les atomes atteint une valeur a, dont on donnera un ordre de grandeur. Quelle relation peut-on écrire entre a, le rayon final Rf du nuage et sa masse M ?
1.3.2 On note Ri le rayon du nuage au début de l'effondrement. On note Ti et Tf les températures initiale et finale du nuage, supposées uniformes. Etablir la relation qui lie Ri, Rf, Ti et Tf. Montrer qu'elle se réduit à une relation entre Rf et Tf, moyennant deux approximations, que l'on précisera.
1.3.3 En déduire l'expression de la température finale du nuage Tf. en fonction de sa masse M et de a. Quelle est la masse maximale que peut avoir un nuage pour que sa température ne dépasse pas 105 K? Quelle est d'après vous la nature du corps ainsi formé ?
1.3.4 Justifier que si Tf. peut atteindre une valeur supérieure à environ 105 K, le gaz constituant le nuage s'ionise.
1.3.5 Le gaz ionisé peut alors subir une nouvelle phase d'effondrement, qui s'achève, au plus tard, lorsque la distance moyenne entre les protons et les électrons est de l'ordre de la longueur d'onde de de Broglie des électrons, λe = h /meve , où ve est la vitesse moyenne d'agitation thermique des électrons. Exprimer λe en fonction de la température Te atteinte à la fin de la compression.
1.3.6 En déduire l'expression de la température finale du nuage Te en fonction de sa masse M.
Quelle est la masse minimale de nuage permettant d'atteindre une température de 107 K?
Quelle est d'après vous la nature du corps ainsi formé
Deuxième partie : Structure des étoiles
Lors de la plus grande partie de son existence, une étoile évolue très lentement, si bien que les distributions de masse, température, pression,... qui la caractérisent, peuvent être calculées en supposant qu'il y a constamment équilibre. De plus, toutes ces distributions sont à symétrie sphérique. Les six fonctions radiales représentant les distributions de température T(r), de pression P(r), de masse m(r), de masse volumique ρ(r), de taux de production d'énergie par unité de masse, ε(r), et de luminosité L(r) d'une étoile sont couplées par six équations. Elles sont très générales et applicables à des étoiles de masses variées. Elles nous permettront de vérifier que la masse d'une étoile est le paramètre dominant de sa structure.
2.1 Ordres de grandeur
2.1.1 Comment s'exprime la puissance reçue par unité de surface sur Terre, E, en fonction de la puissance (ou luminosité), L, rayonnée par une étoile située à la distance D de la Terre. Calculer E dans le cas le Soleil. On rappelle que la distance moyenne Terre-Soleil est de 150 millions de kilomètres.
2.1.2 En bonne approximation, une étoile de luminosité L et de rayon R rayonne comme un corps noir de température Teff, appelée température effective de l'étoile. Rappeler la relation liant ces trois grandeurs sans démonstration. En déduire la température effective du Soleil.
2.1.3 On appelle temps de Kelvin-Helmholtz, noté tKH, le temps nécessaire pour qu'une étoile rayonne toute son énergie potentielle gravitationnelle, en supposant que sa luminosité reste constante. Calculer tKH, pour le Soleil (en supposant que sa masse volumique est uniforme).
2.1.4 On appelle temps nucléaire, noté tn, le temps nécessaire pour qu'une étoile rayonne une fraction donnée f de son énergie de masse, en supposant que sa luminosité reste constante.
Calculer tn pour le Soleil en prenant f = 10-3 et le comparer à tKH, Que peut-on en conclure sur l'origine probable de l'énergie rayonnée par les étoiles ?
2.2 Les équations d'équilibre
2.2.1 Donner les expressions de dm/dr et de dP/dr qui définissent respectivement la distribution de masse et l'équilibre mécanique de l'étoile.
2.2.2 Etablir l'équation d'équilibre énergétique qui lie la puissance produite par unité de volume,
ε(r)ρ(r), à la puissance L(r) qui traverse la sphère de rayon r vers la surface de l'étoile.
2.3 Les équations d'état
On suppose pour simplifier que la matière de l'étoile est totalement ionisée et de composition uniforme. L'étoile est donc constituée d'un mélange de particules massives (noyaux et électrons) et de photons. En outre, la densité est assez faible pour que les électrons, les noyaux et leur mélange se comportent comme des gaz parfaits.
2.3.1 On note xi la fraction de masse de l'étoile due aux noyaux de type i, de numéro atomique zi et de masse mi. On pose µi = mi/ mp et µ. = M/Nmp, où M est la masse de l'étoile et N le nombre de nombre de particules massives qu'elle contient. Etablir que
μ1=ixi(1+zi)μi (2)
2.3.2 Les noyaux présents sont principalement de l'hydrogène (fraction de masse X ), de l'hélium (fraction de masse Y) et des traces d'éléments plus lourds (fractions de masse Zi >> X, Y). On supposera que pour tous les éléments lourds le rapport µi / zi est voisin de 2. Justifier cette approximation et exprimer µ en fonction de X et Y. Calculer µ pour le Soleil (on prendra X = 0, 56 et Y = 0, 41).
2.3.4 Etablir que la pression du gaz parfait de particules massives, notée Pg(r), satisfait à l'équation d'état
Pg(r)=ρ(r)μmpkT(r) (3)
2.3.5 On note Cv et Cp les capacités thermiques molaires respectivement à volume constant et à pression constante du gaz parfait. On rappelle que Cp - Cv = R et l'on note γ = Cp / Cv.
Etablir que lors d'une transformation adiabatique, un gaz parfait de température T, de pression Pg et de masse volumique ρ satisfait aux relations :
Pgργ=cste et (dTdPg)ad=(γ1γ)TPg (4)
2.3.6 Le gaz de photons, en équilibre à la température T, suit la loi de rayonnement du corps noir, c'est-à-dire que sa densité volumique d'énergie dans la bande de fréquences (ν, ν + d ν ),
notée uν, obéit à la loi de Planck
uν=8πhν3c3(ehν/kT1)1 (5)
Calculer la densité volumique totale d'énergie du gaz de photons, ur(T).
On posera σ = 2π5k4/15h3c2 (constante de Stefan) et on donne
0x3(ex1)dx=π415
2.3.7 On admettra que la pression du gaz de photons Pr. est donnée par
Pr=4σ3cT4 (6)
Vérifier l'homogénéité de cette relation.
2.4 Transport de l'énergie
L'énergie produite par les réactions nucléaires dans es régions internes de l'étoile peut être transportée vers la surface par deux mécanismes : le rayonnement et la convection. Nous considérerons le transport par convection comme négligeable. Cette approximation est bien justifiée pour les étoiles plus massives que le Soleil, mais plus discutable pour les étoiles de faible masse.
2.4.1 On note κ le coefficient d'absorption de la matière stellaire, supposé indépendant de la fréquence : un photon parcourant une longueur dl dans une région de masse volumique ρ a une probabilité proportionnelle à κρdl d'être absorbé. Exprimer la probabilité P(l) qu'a le photon de parcourir une distance l sans être absorbé.
2.4.2 En déduire le libre parcours moyen l0 d'un photon, c'est-à-dire la distance moyenne parcourue avant absorption. Que vaut-il dans le Soleil (on prendra κ = 0, 04 m2 kg-1 et on supposera une densité uniforme) ? En déduire qu'il est justifié de considérer que chaque élément de volume de l'étoile, situé à la distance r du centre, rayonne comme un corps noir de température T(r).
2.4.3 Soit un élément de surface dS situé à la distance r du centre de l'étoile et perpendiculaire à la direction radiale. Calculer le flux net d'énergie FdS traversant dS vers la surface de l'étoile.En déduire que la puissance transportée par rayonnement vers la surface de l'étoile est
L(r)=64σπ3κρr2dTdrT3 (7)
2.4.4 Au voisinage de la surface du Soleil, ρ ~ 10-3 kg m-3, T ~ 6000K et (dT/dr) ~ -4 x 10-2 K m-1, quelle y est la puissance transportée par rayonnement ? Conclusion.
2.5 Les modèles homologues
On admet que le coefficient d'absorption peut se mettre sous la forme κ = κ0ρT -7/2 et que le taux de production d'énergie par unité de masse (dû aux réactions nucléaires) s'exprime par ε = ε0PT n, où κ0 et ε0 sont des constantes, qui ne dépendent que de la composition chimique de l'étoile. On suppose connues les distributions P0(r), T0(r), ρ0(r), m0(r), L0(r) d'une étoile de masse M0 et de rayon R0. On appelle étoile homologue une étoile de masse M1, de rayon R1 et de même composition chimique uniforme telle que
α[0,1]m1(αR1)/M1=m0(αR0)/M0
2.5.1 Exprimer ρ1(αRl) en fonction de ρ0(αR0), M0, M1, R0 et R1.
2.5.2 Etablir de façon analogue les liens qui existent entre les distributions P1(r) et P0(r), T1(r) et T0(r). On distinguera le cas des étoiles dominées par la pression gazeuse Pg et celui des étoiles dominées par la pression de radiation Pr. Pourquoi exclut-on les cas intermédiaires ?
2.5.3 En utilisant les deux relations faisant intervenir la luminosité (voir 2.2.2 et 2.4.3), établir les deux expressions liant L1 et L0 pour chacun des deux types d'étoiles (pression gazeuse dominante ou pression de radiation dominante).
2.5.4 En déduire que, pour chaque type d'étoiles, le rayon de l'étoile s'exprime comme une loi de puissance de sa masse (relations dites masse-rayon).
2.5.5 Etablir de même les relations dites masse-luminosité qui expriment la luminosité d'une étoile en fonction de sa masse.
2.5.6 Comparer les relations R(M) et L(M) ainsi obtenues aux diagrammes expérimentaux (voir Figure 1) en prenant n = 5 pour les étoiles plus froides que le Soleil et n = 18 pour les étoiles plus chaudes que le Soleil).
Figure 1: Corrélations masse-rayon et masse-luminosité observées.

Concours Physique ENS Lyon, Cachan (MP*) 1997 (Corrigé)

ENS Lyon Cachan 1997 section MP
I Propagation de la lumière dans deux guides d’ondes différents
A - Equations de Maxwell
a) L’équation de Maxwell-Gauss (M.G.) divE=ρε0 est la version locale du théorème de Gauss.
L’équation divB=0 exprime que B est à flux conservatif (absence de “ charges magnétiques ”)
L’équation de Maxwell-Ampère (M.A.) rotBε0μ0Et=μ0j est la version locale du théorème de Maxwell-Ampère qui devient le théorème d’Ampère en régime permanent.
L’équation de Maxwell-Faraday (M.F.) rotE+Bt=0 est équivalente à E.dl=dΦBdt (contour fixe) qui correspond dans ce cas à la loi de Faraday.
b) En prenant la divergence de (M.A.) et en utilisant (M.G.) on obtient divj+ρt=0 qui est l’équation locale de conservation de la charge.
c) En régime variable les champs E et B sont couplés (voir (M.A.) et (M.F.)) ce qui n’est plus le cas en régime permanent : chaque équation fait intervenir alors soit l’un soit l’autre mais pas les deux champs en même temps.
d) En l’absence de charges et de courants ρ=0 et j=0. En prenant le rotationnel de (M.A.) et en utilisant (M.F.) et divB=0 on obtient l’équation ΔBε0μ02Bt2=0 . De même, le rotationnel de (M.F.) et l’utilisation de (M.A.) et (M.G.) conduisent à ΔEε0μ02Et2=0. Ce sont des équations de propagation de célérité c=1ε0μ0.
B - Guide d’onde
a) Dériver par rapport à z revient à multiplier par ik. Dériver par rapport à t revient à multiplier par -iω. On en déduit alors (après simplification par le facteur exponentiel) :
(M.A.) projetée sur eθ devient ikBrdBzdr+ε0μ0iωEθ=0 . (M.F.) projetée sur er devient ikEθiωBr=0. Ces deux équations conduisent (en posant K2=ω2c2k2) à Br=ikK2dBzdr et à Eθ=iωK2dBzdr. De la même façon, en utilisant (M.A.) projetée sur er et (M.F.) projetée sur eθ on obtient Bθ=iωK2c2dEzdr et Er=ikK2dEzdr. Les vérifications d’homogénéité se font aisément en utilisant le fait que [E]=[B][c] [k]=[K] [k][c]=[ω] et [k][r]=1.
b) Pour une onde TEM, Ez et Bz devraient être nuls. Mais alors, d’après les équations du a), toutes les composantes sont nulles. L’onde nulle n’a que peu d’intérêt physique !
c) L’équation (M.A.) projetée sur ez conduit (si ω est non nul) en utilisant les expressions obtenues au a) à l’équation 1K21rddr(rdEzdr)+Ez=0 tandis que (M.F.) projetée également sur ez conduit à 1K21rddr(rdBzdr)+Bz=0 c’est à dire que Ez et Bz vérifient exactement la même équation du second ordre.
Remarque : les équations (M.G.) et divB=0 qui sont les seules non encore utilisées sont alors vérifiées.
d) Les conditions de passage entre le conducteur parfait (où E et B sont nuls) et le vide indiquent qu’au voisinage de la paroi les composantes tangentielles de E (Ez et Eθ) et normale de B (Br) sont nulles. Cela impose donc (d’après le a) ) que, en r=R, Ez et dBzdr sont nuls (puisque ω est non nul). Par contre, contrairement à ce que suggère l’énoncé, il n’y a pas de contrainte sur Bz.
e) Le changement de variable proposé par l’énoncé mène à 1xddx(xdEzdx)+Ez=0 qui peut s’écrire aussi d2Ezdx2+1xdEzdx+Ez=0 (équation de Bessel). La solution bornée en x=0 en est Ez=a0J0(Kr). D’après les relations du a) Er=ikK2dEzdr=a0ikKdJ0dx(Kr) et Bθ=a0iωKc2dJ0dx(Kr). Les autres composantes des champs sont nulles.
f) Les conditions mises en évidence au d) imposent alors seulement que Ez soit nul en r=R donc que J0(KR)=0. L’étude de la fonction de Bessel J0 montre que cela correspond à des valeurs discrètes de K : K1, K2, K3 etc. telles que K1R ≈ 2,4 K2R ≈ 5,5 K3R ≈ 8,7 (et plus généralement KjR ≈ jπ-π/4 pour j entier assez grand) qui sont donc fixées uniquement par la géométrie du guide. À ω et R fixé ces valeurs sont en nombre fini car il faut de plus que K soit inférieur à ω/c pour que k soit réel. Il y a donc un nombre fini (éventuellement nul si K1>ω/c) de modes de propagation pour chaque fréquence. À chacun de ces modes (indice j) correspond une valeur kj de k telle que k2j=ω2c2K2j . La plus grande valeur de k correspond à la plus petite de K donc à l’indice 1 : k1=ω2c2(2,4R)2=160m1. La longueur d’onde correspondante est λ1=2πk1=3,9cm. La vitesse de phase est vφ1=ωk1=cωω2(2,4cR)2=3,75108m.s1. La vitesse de groupe qui représente la vitesse d’ensemble (de l’enveloppe) d’un paquet d’onde est vg1=dωdk1=c2vφ1=cω2(2,4cR)2ω=2,4108m.s1 et est inférieure à c ce qui est satisfaisant sur le plan de la transmission de l’information.
II Propagation d'une onde lumineuse dans un milieu d’indice variable
a) Lois de Descartes : un rayon lumineux incident sur un dioptre donne naissance (en général) à un rayon réfléchi et à un rayon réfracté.
- Le rayon réfléchi et le rayon réfracté appartiennent au plan d’incidence.
- Le rayon réfléchi est le symétrique du rayon incident par rapport à la normale.
- Les angles d’incidence et de réfraction vérifient : n1 sin i1 = n2 sin i2.
Si |sini1|>n2n1, le rayon réfracté n’existe pas : on a réflexion totale.
b) La continuité de l’indice en r = R impose : n1 = n0(1 + AR2) d’où A=n1n01R2. A est donc positif.
c) On peut raisonner sur un milieu “ stratifié ” constitué d’un grand nombre de dioptres cylindriques coaxiaux, délimitant des milieux homogènes. Autrement dit, on approxime n(r) par une fonction en escalier, et on admet que tout se passe bien lorsque la hauteur des marches tend vers zéro.
(NDLR : l’énoncé aurait pu guider davantage les candidats vers ce raisonnement, les milieux inhomogènes étant hors programme.)
Dans ces conditions, il est clair que la trajectoire est plane puisqu’à chaque réfraction le rayon reste dans le plan méridien, et que n(r)sin(π2β)=n(r)cosβ=constantele long du rayon lumineux. Lorsqu’on s’éloigne de l’axe, l’indice augmente, et par conséquent β augmente, d’où l’allure de la trajectoire.
d) D’après le résultat précédent, n(r) cos β = n0 cos β0 avec n0sinβ0=sinπ6=12.
On peut alors écrire :
(drdz)2=tan2β=1cos2β1=(n(r)n0cosβ0)21
C’est l’équation différentielle demandée, avec K = n0 cos β0 .
e) Si n1/n0 est très voisin de 1, le résultat du b) indique que AR2 sera très petit devant 1. Comme r≤ R , on peut considérer que Ar2 est un infiniment petit et négliger les termes du second ordre :
(drdz)21+2Ar2cos2β01=tan2β0+2Ar2cos2β0
f) L’étude qualitative du c) montre que dr/dz va rester positif, et par conséquent :
dz=drtan2β0+2Ar2cos2β0
On peut alors utiliser une primitive donnée dans l’annexe b) avec a = tan β0 et x=r2Acosβ0, ce qui donne en intégrant de 0 à r :
z=cosβ02Ash1(r2Asinβ0)
D’où finalement, en inversant cette relation :
r=sinβ02Ash(z2Acosβ0)
Si A tend vers zéro, on peut linéariser le sinus hyperbolique et on obtient r ≅ z tan β0 , ce qui correspond bien à une trajectoire rectiligne dans un milieu homogène. On obtient la même expression approchée si z tend vers 0 : la tangente à l’origine fait l’angle β0 avec l’axe Oz.
g) Il faut bien entendu placer le détecteur en r = e tan β1, avec n1 sin β1 = 1/2 , ce qui donne numériquement : r = 41,667 µm.
h) Le rayon lumineux est dévié, théoriquement il n’atteint plus le détecteur. En réalité, la déviation est faible, et il faut tenir compte de la largeur du faisceau laser ainsi que de la largeur du détecteur : on observera simplement une diminution du signal, le détecteur n’étant plus parfaitement centré sur le faisceau laser.
i) Il suffit d’appliquer le résultat du f), avec z = e , et on trouve r = 44,072 µm. Il faut donc éloigner le détecteur de l’axe de 2,405 µm.
(En prenant simplement r ≅ e tan β0 , on obtient r = 44,064 µm, soit une erreur de 8 nm! Finalement, ce n'est pas le gradient d'indice qui est important, mais plutôt la variation d'indice au centre de l'échantillon.)
III Réalisation d'un milieu d'indice variable
a) Le courant thermique j (ou flux thermique surfacique) est donné par la loi de Fourier : j=λgradT. D'autre part, en dehors du fil, le travail échangé (autre qu'un éventuel travail des forces de pression) est nul, par conséquent l'équation exprimant le bilan local d'enthalpie s'écrit : divj+ρCTt=0. (Par analogie avec l'équation de conservation de la charge électrique.) En éliminant j, on en déduit que T satisfait à l'équation de diffusion :
TtDΔT avec D=λρC
b) D’après l’équation de diffusion, D se mesure en m2s–1. Il est clair que l’argument de l’exponentielle est alors sans dimension, comme il se doit.
À chaque instant, la répartition de températures est une gaussienne centrée sur l’axe. La largeur de la gaussienne est proportionnelle à tet sa hauteur à t–1 : l’énergie “ s’étale ”. En calculant Tt, on montre facilement qu’à r fixé T est maximum à l’instant t=r24D: un capteur placé en dehors de l’axe verra passer une “ bouffée de chaleur ”.
Si C tend vers 0, ou bien si λ tend vers l’infini, D tend vers l’infini, et le temps caractéristique d’évolution est très faible : en un point donné, T augmente très rapidement, puis revient presque instantanément à la valeur T0.
Au contraire, si C tend vers l’infini, ou bien si λ tend vers 0, D tend vers 0, et le temps caractéristique d’évolution est infini : le matériau est un isolant thermique, rien ne se passe.
c) On peut déterminer B en effectuant un bilan global d’enthalpie : pour tout t positif, la variation d’enthalpie doit être égale au travail électrique reçu, ce qui s’écrit pour l’unité de longueur :
0ρC(TT0)2πrdr=RI2δt
L’intégration est immédiate, et on obtient : B=RI2δt4πρC
d) L’écart de n par rapport à la valeur 1 (correspondant au vide) est proportionnel au nombre d’atomes avec lesquels interagit l’onde électromagnétique dans un volume donné, donc à ρ.
(NDLR : c’est vraiment tout ce qu’on peut exiger d’un élève de MP. D’ailleurs, c’est plutôt n2 – 1 qui est proportionnel à ρ.)
e) En notant k le coefficient de dilatation volumique, on peut écrire :
ρ=ρ01+k(TT0)ρ0[1k(TT0)]
Si t est supérieur à r2/D, on est dans la partie centrale de la gaussienne, et on peut l’approximer par une parabole :
TT0BDt(1r24Dt)
Utilisant le résultat du d), on obtient :
n=1+Λρ0(1kBDt(1r24Dt))
qui est bien une fonction affine croissante de r2.
f) Dans une première phase (partie A de la courbe) la largeur de la répartition gaussienne de températures, qui augmente en t, est inférieure à la distance entre l’axe et le détecteur. Les approximations du II ne permettent pas de décrire quantitativement le phénomène, mais on peut penser que la déviation du faisceau de contrôle est d’autant plus importante que la région chaude est plus large, puisque le faisceau la traverse “ en biais ” : le signal diminue.
Le minimum de signal s’observe sans doute lorsque le détecteur voit un maximum de température (question IIIb). À partir de cet instant, on peut appliquer les résultats du II : on a vu que c’est essentiellement la valeur de n0 qui compte (question IIi), or n0 est une fonction croissante du temps (question IIIe), par conséquent le signal augmente : c’est bien ce que l’on observe sur la partie B.
Enfin, au bout d’un temps suffisamment long, l’équilibre thermique s’est rétabli, et le signal a retrouvé sa valeur maximale.
(NDLR : ces explications ne sont pas très satisfaisantes, j’en conviens. Je ne m’explique pas, en particulier, le temps de réponse initial (environ 5 µs), ni pourquoi le minimum de signal correspond à un point anguleux.)

Autres Concours

2011  : Concours ENAC de  physique 2011  :  énoncé ,  corrigé Concours ICNA de  physique 2011  :  énoncé ,  corrigé Concours ICNA de ...