Centrale-Supelec 1993 - Physique M et P'
Partie I- Onde de courant dans une ligne électrique:
I.1) Equations différentielles liant i(x,t) et u(x,t):
Loi des noeuds: i(x,t)−i(x+dx,t)=Cdx∂u∂t⇒C∂u∂t=−∂i∂xLoi des mailles: u(x,t)=u(x+dx,t)+Ldx∂i∂t⇒∂u∂x=−L∂i∂t
I.2) Vitesse de phase et expressions de i(x,t) et de u(x,t):
On en déduit les équations de propagation: ∂2u∂x2−1LC∂2u∂t2=0 et ∂2i∂x2−1LC∂2i∂t2=0La vitesse de phase est vφ=1√LC; la fonction I(x) vérifie l'équation d2Idx2+LCω2I=0 dont l'équation caractéristique p2+LCω2=0 admet les racines p=±j√LCω=±jωvφ; d'où:
I(x)=I1e−jωxvφ+I2ejωxvφ et i(x,t)=I1ejω(t−xvφ)+I2ejω(t+xvφ)
Une des deux équations différentielles liant u et i permet d'obtenir l'expression de u(x,t):
u(x,t)=1vφc(I1ejω(t−xvφ)−I2ejω(t+xvφ))
I.3) Impédance caractéristique:
En x=0: u=Z0i; or à l'abscisse x<0 l'impédance est définie par Z(x)=u(x,t)i(x,t)=1vφcI1e−jωxvφ−I2ejωxvφI1e−jωxvφ+I2ejωxvφ; Z(x) est indépendante de x si =0 Zc=1vφc=√LCet Z(0)=Zc. Alors l'onde est progressive et se propage en sens >0 de x'x à la célérité vφ.
p=Re(u)Re(i)=14(u+u∗)(i+i∗); mais < ui>=0 et <u∗i∗>=0; avec u=Zci, on obtient: P=<p>=12Zc|u|2=I212Zc. En x=0, la puissance moyenne est dissipée dans l'impédance caractéristique Z0, réelle, par effet Joule.
I.4.a) Impédance équivalente:
Z1=Zc//Zc⇒Z1=Zc2I.4.b)Coefficient de reflexion en intensité:
Par définition: r=ir(0,t)ii(0,t)(coefficient de réflexion) et t=it(0,t)ii(0,t)(coefficient de transmission)Continuité de la tension: ui+ur=ut⇒Zcii−Zcir=Zcit⇒ii−ir=it et 1−r=t
Loi des noeuds: ii+ir=2it(it dans Zc et dans la ligne à droite)⇒1+r=2t; on en déduit r=13.
I.5.a) Forme de l'onde de courant entre x=0 et x=l:
On a la superposition de deux ondes progressives de sens de propagation opposés:i=Itejω(t−xvφ)+Irejω(t+xvφ) et uZc=Itejω(t−xvφ)−Irejω(t+xvφ)
En x=l, u=0 (court-circuit): Ite−jωlvφ=Irejωlvφ⇒i=2Itejω(t−lvφ)cosω(l−x)vφ
I.5.b) Coefficient de réflexion:
i=0 ∀t⇒x=l−(2q+1)λ4,q∈Z; on veut que ceci soit vrai en x=0 d'où l=(2q+1)λ4; la valeur minimale possible est l0=λ4 et alors Ir=−It, u(0,t)=2ZcItejωt; en écrivant la continuité de la tension et la loi des noeuds, on a: ui+ur=2ZcItejωt ⇒ii−ir=2Itejωt et ii+ir=2Itejωt r=0.Partie II-Champ électromagnétique dans la ligne:
II.1) Expression des champs en fonction des densités:
Le champ magnétique est selon z'z et le champ électrique selon y'y.Equation de passage du champ magnétique: →B2−→B1=μ0→js∧→N12⇒B(x,t)=μ0js(x,t) et i(x,t)=ajs⇒B(x,t)=μ0ai(x,t);Equation de passage du champ électrique: →E2−→E1=σ(x,t)ε0→N12⇒E(x,t)=σε0;
II.2) Equations différentielles vérifiées par les densités:
L'équation de Maxwell-Faraday donne: →B=−1jω∂E∂x→uz⇒i(x,t)=−ac2jω∂σ∂xL'équation de Maxwell-Ampère donne: →E=−c2jω∂B∂x→uy⇒σ=−1jωa∂i∂x
II.3) Coefficient d'autoinduction:
Pour la longeur dx de ligne, de section droite S=ab, dεB=abdxB22μ0=μ0b2ai2dx⇒L=μ0baII.4) Coefficient de capacité:
Pour la longueur dx de la ligne: dεE=abdxε0E22=abdxσ22ε0=bq22aε0dx⇒C=ε0abII.5) Vitesse de phase:
LC=ε0μ0=1c2⇒vφ=c; il y a accord avec le précédent résultat.II.6) Définition de la d.d.p. u(x,t):
→E=−⇀∇V−∂→A∂t; or le potentiel vecteur est polaire et de ce fait perpendiculaire au plan d'antisymétrie des courants, selon x'x⇒y=0∫y=b→E.d→l=−y=0∫y=b→∇V.d→l=V(x,b,t)−V(x,0,t)=u(x,t) E(x,t)=bu(x,t).II.3.a) Expression de l'impédance caractéristique:
Zc=ρbea⇒Rc=ρe et Rc=√LC=√μ0ε0ba⇒si b=a, Rc=√μ0ε0A.N.: Rc=377Ω
II.3b) Calcul numérique de e:
Cuivre: e=45 pm; impossible car e< à la dimension d'un atome.Carbone: e=9,28 µm.II.8) Puissance moyenne transportée par l'onde:
Vecteur de Poynting: →R=→E∧→Bμ0=uiab→ux et puissance instantanée: p=Re(u)Re(i)P=<p>=14(ui∗+u∗i)=12Zc|i2|⇒P=12ZcI2
L'énergie est dissipée dans l'impédance caractéristique (résistance) par effet Joule.
Partie III-Reflexion d'une onde électromagnétique sur une plaque conductrice:
III.1) Coefficient de reflexion:
On est ramené à la question I.4.a; l'onde progressive peut se propager en aval de la plaque⇒r=13III.2) Expression de l'épaisseur de l'effet de peau:
On suppose la conductivité du métal réelle; c'est possible si la fréquence est nettement inférieure aux fréquences optiques; dans l'équation de Maxwell-Ampère, on peut négliger le courant de déplacement devant le courant ohmique si, en utilisant la notation complexe, ‖jωε0→E‖<<‖σ⇀E‖⇒ρωε0<<1Les équations de Maxwell s'écrivent alors:
→∇∧→B=μ0σ→E⇒−j→k∧→E=μ0σ→E
→∇∧→E=−jω⇀B⇒−j→k∧→E=−jω→B
→∇.→E=0(mˊetal neutre) et →∇.⇀B=0⇒→k.→E=0 et →k.→B=0
En reportant le champ magnétique tiré de la seconde équation dans la première et en developpant le produit vectoriel, on obtient: k2=−jμ0σω⇒k=±1−jδ avec δ=√2μ0σω
On a deux solutions; la solution générale en est une combinaison linéaire.
→Ep=[A1e−xδej(ωt−xδ)+A2exδej(ωt+xδ)]→uy et →Bp=1−jδω[A1e−xδej(ωt−xδ)−A2exδej(ωt+xδ)]→uz
III.3) Relations entre les coefficients:
→Er=αE0ejω(t+xc)→uy et →Br=−αE0cejω(t+xc)→uz et →Et=τE0ejω(t−xc)→uy et →Bt=τE0cejω(t−xc)→uzEquations de passage: en x=0, il y a continuité du champ électrique tangentiel et du champ magnétique tangentiel(car les courants sont volumiques et non surfaciques);
→Ei+→Er=→Ep⇒(1+α)E0=A1+A2
→Bi+→Br=→Bp⇒(1−α)E0=c(1−j)δω(A1−A2)
Equations de passage en x=e:
A1e−(1+j)eδ+A2e(1+j)eδ=τE0e−jωec et 1−jδω(A1e−(1+j)eδ−A2e(1+j)eδ)=τE0ce−jωec
III.4) Expression de :
On considère le seul cas possible: celui du carbone avec e=9,28 µm; ⇒δ=29.8√νme<<δ
⇒ν<<1,03.1013Hz
; or la formule établie pour δ n'est valable qu'aux fréquences très inférieures aux fréquences optiques; la condition qu'on vient d'obtenir étant déjà nécessaire, l'inégalité e<<δ est donc vérifiée.
Les deux dernières relations de III.3, en utilisant eε≈1+ε, conduisent à:
A1+A2+eδ(1+j)(A2−A1)=τE0e−jωec et c(1−j)δω[(A1−A2)−(1+j)eδ(A1+A2)]=τE0e−jωec
d'où α=−1+j12(δωc)21+δ2ωce+j12(δωc)2; or 12(δωc)2=ρε0ω<<1 et δ2ωce=2Rcμ0c=2⇒α≈−11+δ2ωce=−13
Mais r=13 est relatif au coefficient de réflexion de i(x,t), donc de B(x,t) opposé à celui de E(x,t).
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